A la Chapelle Royale.
On ne présente plus Vivaldi, car si ses contemporains l’ont parfois dédaigné, le temps lui a rendu raison… Auteur de plus d'une quarantaine d’œuvres sacrées, contre plus de 600 œuvres concertos et opéras, le « prêtre roux », fêté dans toute l’Europe, fut d’abord reconnu pour le versant profane de son œuvre immense. Son œuvre sacrée ne fut redécouverte que dans les années 1940 !
Pourtant, Vivaldi composa de nombreux chefs d’œuvres et tout particulièrement durant son service au Seminario Musicale dell’Ospedale della Pietà, une institution religieuse au sein de laquelle des jeunes filles orphelines ou abandonnées recevaient une éducation purement musicale.
Vivaldi bénéficia ainsi de l’extraordinaire opportunité de disposer d’un des meilleurs ensembles vénitiens, et c’est pour ces jeunes filles qu’il composa son célèbre Gloria. Musique théâtrale, frémissante, chatoyante et même légère, le Gloria RV 589 allie le style « antique » propre à l’exécution de la musique sacrée aux dernières découvertes en matière d'expressivité de la voix, et constitue ainsi l’une des plus grandes réussites du compositeur.
Très joué du vivant de Vivaldi, le Magnificat date de la période 1713-1717, marquée par le départ du maestro di cori Gasparini, compositeur officiel de la Pièta. Le compositeur s’y montre proche de la tradition ancienne, fin connaisseur des fastes de la polyphonie, ne voulant pas se laisser gagner encore par la fièvre théâtrale qui se diffuse dans l’univers musical. Et pourtant, on trouve déjà dans cette œuvre les qualités qui placent Vivaldi à la jonction du baroque finissant et du classique : une représentation expressive des mots, l’emploi du contrepoint luxuriant, le style concertant et l’extrême clarté des thèmes.
Hervé Niquet a souhaité mettre en regard des œuvres mondialement connues de Vivaldi, la passionnante et rare Messe Ad Majorem Dei Gloriam du compositeur aixois André Campra.
Le Concert Spirituel a consacré de nombreux enregistrements à Campra et ce dès ses débuts (avec le Requiem et le Te Deum), et encore tout récemment avec la recréation mondiale de l’opéra-ballet Le Carnaval de Venise, une œuvre faisant intervenir plus de 80 musiciens, qui n’avait jamais été rejouée depuis son unique reprise au Festival d’Aix en Provence en 1975.
Empruntant son titre à la fameuse devise des Jésuites, la Messe Ad Majorem Dei Gloriam de Campra fut éditée en 1699. Elle se distingue par l’extraordinaire souplesse de sa mélodie, sa théâtralité et ses contrastes, et offre à l’auditeur une extraordinaire palette d’émotions, de sonorités, de rythmes.
Par le chœur et orchestre du Concert Spirituel, dirigé par Hervé Niquet.
Splendeurs vénitiennes / Gloria et Magnificat
Antonio Vivaldi (1678-1741)
Psaume 121 Laetatus sum
Psaume 113 In exitu Israel
Magnificat RV 610 en sol mineur
Psaume 147 Lauda Jerusalem
Gloria per l’ospedale RV 589 en ré majeur
André Campra (1660-1744)
Messe Ad Majorem Dei Gloriam
Château de Versailles, Place d'Armes 78000 Versailles
Entrée par la Grille d’Honneur. L'accès aux salles se fait par la Cour d'Honneur Porte B.
Voiture : Par l’autoroute A13 et A86, sortie Versailles Château.