Volver a Sevilla

Figure de proue d'une nouvelle vague flamenca qui mêle traditions et variations contemporaines, Maria Pagès retourne à ses racines et nous offre Séville : "Séville, c'est tout ce qui manque à la terre pour pouvoir toucher le ciel"...
  • María Pagés de Séville

Depuis quelques années, une nouvelle vague flamenca enchante les scènes du monde, mêlant des recherches sur les racines du flamenco à des variations plus contemporaines. María Pagés est l’une de ces figures de proue.

La Pagés ne vit plus aujourd’hui que pour et par son art. Ce flamenco dont elle aime que "les chorégraphies surgissent de son imagination, dans un processus permanent d’évolution à partir de la danse flamenca que lui ont enseignée ses prédécesseurs et ses investigations plus personnelles".

Volver a Sevilla (Revenir à Séville) est un nouveau voyage. Elaborée avec José María Sánchez, cette création permet à María Pagés de "traduire" en danse et en musique tout ce que lui évoque Séville, la métissée au passé riche de mélanges.

María Pagés dit, joliment, que Séville n’a jamais refusé un vers à un poète, une couleur à un peintre, une Vierge à un croyant, l’ombre fraîche d’une cour à un touriste fatigué. "Inspiratrice des voyageurs, Séville c’est tout ce qui manque à la terre pour pouvoir toucher le ciel. Séville c’est un mystère", résume la danseuse.

Sur scène, elle réunira une vraie "famille" de danseurs, chanteurs et musiciens pour donner corps à ces sensations sévillanes. "Revenir aux racines, à l’enfance, à Séville, la mère de toutes mes aventures, dans et en dehors de la scène", dit encore María Pagés. Cette invitation est alors comme une escale en terres andalouses à partager.

Ph. N.

  • María Pagés, flamenca idéale

Grande dame du flamenco, María Pagés revient à Chaillot avec cette création, hymne à la Séville de son enfance. María Pagés souhaitait offrir une image de la Séville de son enfance, elle y est parvenue.

La Séville de la saeta1, du farolillo2, du tablao1 flamenco, du chant d’Alameda, du taureau et du torero, de la Giralda, de l’Arc de la Macarena, de l’Alcazar… Des clichés, peut-être, mais pour María Pagés, ils constituent le fondement de sa danse, qui a fait d’elle une femme et une artiste de flamenco.

Naturellement, Séville a virevolté avec l’artiste. […] Les aficionados ne manquaient pas à l’appel, au Théâtre de la Maestranza, ces Sévillans qui connaissent bien María Pagés, la jeune fille svelte et passionnée qui dansait le dimanche matin au Théâtre Lope de Vega, au cours des rendez-vous d’Adelita Domingo. À l’époque, elle était annoncée sur les affiches sous son vrai nom, María Jesús Pagés, et formait un couple avec son frère Tomás, présent hier soir dans le théâtre.

Ses parents étaient là également. On sentait l’appréhension dans le regard de sa mère et, comme toujours chez son père, dans ce sourire large et lumineux qui embellit son visage sympathique.

Sevilla est un chant à la gloire du stéréotype, de ce qui nous identifie dans le monde entier et que María a appris toute petite. Un spectacle qui porte son empreinte et celle de son mari, José María Sánchez, décédé en plein milieu de la tournée mondiale du spectacle. Son nom apparaît évidemment dans les pages du programme de salle, le nom d’un homme qui a offert à María les plus grands succès de sa carrière.

María Pagés a dansé avec la même intensité sur Sarasate et sur Tomás Pavón (elle seule pouvait avoir l’idée de danser sur la debla1du génie sévillan), sur Bizet et sur Serrat, sur Gardel et sur Domenico Modugno. Elle a tissé des caracoles1 imprégnés de « sévillanisme » et poussé l’audace jusqu’à danser la saeta1 enveloppée dans des notes prodigieuses sentant la cire et évoquant le souvenir du musicien Font de Anta.

Elle s’est déhanchée mille fois sur les tientos1 que Chacón chantait rue Sierpes, en un combat loyal avec la Niña de los Peines, et a invité les vieilles gitanes de Triana dans des tangos
chargés de sensualité.

Comme de coutume, le corps de ballet a frôlé la perfection, les costumes étaient magnifiques et les lumières (intimistes, souvent) convenaient très bien à la scénographie.

María Pagés a souvent rêvé de revenir à Séville, la ville de son enfance, où elle est devenue femme et artiste. Elle ne l’a jamais quittée, sauf peut-être pour lui faire faire le tour du monde.

Manuel Bohórquez El Correo de Andalucía – 28 décembre 2006 Traduction Céline Foucaut

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Spectacle terminé depuis le samedi 31 mai 2008

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