Connaît-on jamais la réelle destination du voyage ? Est-il une miniature de la grande expérience qu’est la vie, traversée et apprentissage, confrontation aux paysages, à l’inconnu, aux étrangetés initiales ? À travers les trajectoires du poète, de la femme qui l’a aimé et d’un vagabond joueur de vielle s’accomplit un cycle de vie et de mort, de fin et de recommencement…
Composé en 1827, Le Voyage d’hiver est aussi une oeuvre ultime pour ses deux auteurs : l’un, le poète Wilhelm Müller, auteur de La Belle Meunière, meurt à 32 ans cette même année ; l’autre, Franz Schubert, est emporté un an plus tard par la syphilis, à 31 ans. “En face de la fin de ma vie, je voudrais partager le sentiment de Schubert lorsqu’il écrivit Le Voyage d’hiver”, écrit Yoshi Oïda, qui avait déjà fourni son interprétation du Chant de la Terre de Mahler.
Pour cette nouvelle expérience de théâtre musical, il a choisi de bouleverser l’ordre habituel des lieder et de faire entrer en jeu trois chanteurs et un octuor, pour lesquels Takénori Némoto a transcrit la partition originelle pour piano et voix sur le modèle du fameux Octuor pour vents et cordes de Schubert. “Le voyage de la vie déroule le cycle des saisons, l’hiver symbolisant le face à face avec la mort. Mais l’hiver, ce n’est pas la fin. C’est la préparation du printemps, du retour de la vie”, ajoute le grand acteur et metteur en scène japonais.
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