20 ans d'Ultima Vez
Regard dans le miroir
Scènes clé du spectacle
Wim Vandekeybus a marqué l’histoire du Festival de Marseille. Violemment émotionnelles, d’une folle virtuosité, empruntant au théâtre et au cinéma leurs ressorts dramaturgiques, les chorégraphies en haute tension de In as much as life is borrowed, In spite of wishing and wanting et Blush ont laissé des traces au Festival de Marseille qui les a accueillies à leur création.
Wim Vandekeybus avait appelé sa compagnie Ultima Vez (en espagnol : la dernière fois), imaginant son existence éphémère. Elle atteint ses 20 ans en 2006 ! Comme beaucoup d’artistes, le chorégraphe n’affectionne pas à outrance les anniversaires mais, il voulait relever ce défi : “C’est un spectacle-miroir où je regarde en arrière : il y a des bouts d’anciennes créations comme des effractions dans mon parcours”. Condensé des scènes-clé de son oeuvre revisitées et interprétées par des danseurs de sa troupe comme de nouveaux venus, Spiegel (miroir) va même rechercher dans une de ses premières pièces What The Body Does Not Remember la fameuse scène dite “des briques”, à la force toujours aussi évocatrice. Il récapitule la force d’un artiste paroxystique, charnel, toujours à la limite de la rupture et de la beauté.
Mise en scène, chorégraphie et film : Wim Vandekeybus
Musiques : Arno & Ad Cominotto, David Byrne, Thierry De Mey, Pierre Mertens, Marc Ribot, Peter Vermeersch
Acteurs films : Iñaki Azpillaga, François Brice, Carmelo Fernandez
Fin 1986, Wim Vandekeybus se retire à Madrid avec un groupe de jeunes danseurs novices et il fonde sa compagnie Ultima Vez (en espagnol “La dernière fois”).
Neuf mois plus tard a lieu au Toneelschuur à Haarlem (NL) la première de What the Body Does Not Remember. De “petits jeux” sont mis en scène : un danseur lance une brique en l’air et reste dessous, impassible, jusqu’à ce qu’un autre danseur accoure pour le pousser ou le tirer, et attraper la brique à son tour. Chaque mouvement, si grossier ou désinvolte qu’il paraisse, requiert un minutage extrêmement précis.
L’irrésistible énergie des corps sur scène ajoute à l’impact physique sur les spectateurs. Les risques auxquels les danseurs - propulsés par la musique de Thierry De Mey et de Peter Vermeersch - s’abandonnent, font frémir les spectateurs, qui retiennent leur souffle. What the Body Does not Remember connaît rapidement une percée internationale, et en 1988 Wim Vandekeybus, Thierry De Mey et Peter Vermeersch reçoivent le Bessie Award à New York pour : “une confrontation brutale de la danse et de la musique : le paysage dangereux et combatif de What the Body Does Not Remember.
Le risque, le conflit, la force, l’énergie, l’instinct, “la catastrophe imaginaire”, l’attraction et la répulsion restent des constantes dans le travail de Vandekeybus. Au fil des ans, il insère de plus en plus d’éléments narratifs dans ses chorégraphies : des textes, des références littéraires et mythologiques sont incorporés dans les spectacles ou dans les films qui en font partie. Si Wim Vandekeybus reste fidèle à son intuition en matière de danse et de mouvement, le contexte dans lequel sa danse s’exprime a subi des modifications sensibles. Il montre l’énergie, la force du corps, mais aussi la fragilité et la précarité de l’individu, qui s’en remet à ses réflexes et à son instinct. Peu à peu, on voit s’insinuer davantage d’intimité et de tendresse dans les créations ; l’angoisse, la vie et la mort deviennent des thèmes majeurs. À mesure que les spectacles gagnent en complexité, le besoin se fait sentir d’une musique qui ne se contente pas de propulser, mais qui engage des rapports plus étroits avec l’atmosphère mise en scène. En témoignent les compositions que Wim Vandekeybus commande, entre autres, à David Byrne, Marc Ribot, Charo Calvo, Eavesdropper et David Eugene Edwards.
Vingt ans après la première de What the Body Does Not Remember - et après presque autant de créations avec des distributions internationales changeantes - Wim Vandekeybus compose une soirée reprenant des scènes clé de son oeuvre. Avec neuf danseurs Wim Vandekeybus regarde dans le miroir. Ils explorent tour à tour ses premiers spectacles et ses créations plus récentes, source d’un nouveau travail sur le matériel de mouvement. Pas de collage, mais une quête sur l’essence de son idiome de mouvement. Une rétrospective de l’énergie et des émotions qui furent à la base de ses créations.
STAMPING What the Body Does Not Remember (1987)
Originalement créé par : Charo Calvo, Marian Del Valle,
Yves Delattre, Patrick Dieleman, Maria Icaza,
Dorothée Morel, Caroline Rottier, Simone Sandroni,
Eduardo Torroja, Wim Vandekeybus
PUSHING “Inasmuch as Life is borrowed…” (2000)
Originalement créé par : Laura Arís,
Mala Kline, Liv Hanne Haugen, Benoît Gob, Ali Salmi,
Max Cuccaro, Germán Jauregui Allue, Jordi Galí Meléndez,
Juha-Pekka Marsalo, Piotr Torzawa Giro, Gavin Webber
GIRLS Immer das Selbe gelogen (1991)
Originalement créé par : Grace Bellel, Lenka Flory,
Octavio Iturbe, Peter Kern, Lieve Meeussen, Branko Potocan,
Nienke Reehorst, Simone Sandroni, Wim Vandekeybus
BOYS Immer das Selbe gelogen (1991)
TALKING HANDS In Spite of Wishing and Wanting (1999)
Originalement créé par : Nordine Benchorf, Saïd Gharbi, Benoît Gob,
German Jauregui Allue, Juha-Pekka Marsalo, Igor Paszkiewicz,
Ali Salmi, Giovanni Scarcella, Piotr Torzawa Giro, Gavin Webber,
Wim Vandekeybus
SHEEPSKIN SOLO Bereft of Blissfull Union (1996)
Originalement créé par : Iñaki Azpillaga, François Brice,
Ursula Courtney-Robb, Carmelo Fernandez, Saïd Gharbi, Roni Haver,
Mary Herbert, Thomas Lehnhart, Lieve Meeussen, Rasmus Olme,
Florence Rougier, Ana Stegnar
STONES What the Body Does Not Remember (1987)
FEATHER What the Body Does Not Remember (1987)
DUST Film dans : Bereft of a Blissful Union (1996)
Avec : Iñaki Azpillaga, François Brice, Carmelo Fernandez
Scène de : Mountains Made of Barking (1994)
Originalement créé par : Iñaki Azpillaga, François Brice,
Saïd Gharbi, Mary Herbert, Thomas Lehnhart,
Lieve Meeussen, Nienke Reehorst, Florence Rougier, Ana Stegnar,
Wim Vandekeybus
ORANGES In Spite of Wishing and Wanting (1999)
SILVER 7 for a Secret never to be Told (1997)
Originalement créé par : Nordine Benchorf, John Campbell,
Carlos de Haro Flores, Lorenza Di Calogero, Lieve Meeussen,
Rasmus Olme, Orlando Ortega Gonzalez, Céline Perroud,
Isabelle Schad
AIR “Inasmuch as Life is borrowed…” (2000)
BLOOD “Inasmuch as Life is borrowed…” (2000)
Très belle scéngraphie, et une musique fabuleuse. Rien à comprendre, juste se laisser porter. Lâcher prise. Et partir avec les danseurs.
Très belle scéngraphie, et une musique fabuleuse. Rien à comprendre, juste se laisser porter. Lâcher prise. Et partir avec les danseurs.
20, boulevard de Gabès 13008 Marseille