Créée en 1987, What the Body Does Not Remember marquait le début fracassant d’une longue carrière pour le jeune chorégraphe alors méconnu, Wim Vandekeybus. Sauvage, enragée, ludique, ironique, époustouflante, autant d’euphémismes employés alors pour décrire cette danse novatrice et révolutionnaire. Avec Anne Teresa De Keersmaeker, Jan Fabre ou encore Jan Lauwers, Wim Vandekeybus fait partie de ces chorégraphes, agitateurs de la scène belge, qui traquent « l’énergie aux limites du possible » et bouleversent l’univers de la danse. What the Body Does Not Remember a aussi marqué les esprits grâce à la musique contemporaine engagée de Thierry De Mey et Peter Vermeersch, Maximalist !
Vingt-sept ans plus tard et avec une nouvelle équipe, le spectacle repart en tournée dans le monde entier. Sa reprise conserve sa force brute. Avec une énergie animale et une force sans limites, les danseurs bondissent, se projettent dans l’espace et aussitôt se rattrapent l’un l’autre. Des parpaings volent à travers le plateau, les obligeant à respecter un minutage extrêmement précis. Entre attraction et répulsion, duos et danses de groupe, cette chorégraphie amène une danse compulsive, aux confins des performances physiques.
Le titre Ce dont le corps ne se souvient pas révèle l’intensité des moments où l’on n’a pas le choix, comme la seconde avant un accident, ou lorsque l’on tombe amoureux. L’essence de toutes les pièces de Wim Vandekeybus est déjà présente : un geste simple, un mouvement ordinaire, soudain autopsié jusqu’à livrer sa vérité.
« Violent, brutal, enjoué, ironique, formidable. Tous les adjectifs semblent trop passifs pour décrire What the Body Does Not Remember. » Anna Kisselgo, The New York Times
« Sauts secs, roulades au sol à toute allure, chutes imprévisibles, une gestuelle montée sur ressorts qui jetait le corps hors de ses gonds et électrisait méchamment le plateau. Repris par de nouveaux interprètes, ce " must " vaut le détour plutôt deux fois qu'une. » Rosita Boisseau, Télérama TTT
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