Sapho est née à Marrakech. Issue d'une famille juive, elle passe son enfance et son adolescence au Maroc jusqu'à l'âge de 16 ans. A dix-huit ans, Sapho " monte " à Paris et s'inscrit à la faculté de lettres. Elle découvre le quartier quasi mythique de Saint-Germain-des-Prés et profite de sa nouvelle liberté. Persuadée d'avoir trouvé sa voie dans le théâtre, elle suit quelques temps les cours d’Antoine Vitez. En même temps, elle joue un peu de guitare dans les rues parisiennes. Elle s’ennuie vite au théâtre et à l’issue d’une première audition chez Polidor enregistre un disque.
Trois ans après son premier disque, elle enregistre à Londres un nouvel album Janis. De nature révoltée, Sapho propose un rock agressif dont les influences viennent évidemment de la musique américaine de la fin des années 60, des Doors à Janis Joplin. Son apparence est à l'image de ce qu'elle chante. Teint de porcelaine, lèvres peintes en noir et cheveux hirsutes deviennent les signes de reconnaissance de la chanteuse.
A partir de là, elle enchaîne d'ailleurs l'enregistrement d'albums, Le Paris stupide en 81, suivi en 82, du Passage d'enfer et de Barbarie en 83, le tout chez Pathé Marconi. Dès le disque Passage d'enfer Sapho introduit des couleurs orientales dans le rock et retrouve ses racines, le monde judéo-arabe dans lequel elle a grandi mais que, depuis son arrivée à Paris, elle avait un peu oublié. Sapho s'exprime, elle démonte le racisme et s'en prend au machisme. Elle a le courage de ses opinions. Ecrire est chez elle un acte important. Elle choisit aussi la littérature et donc la fiction pour parler de ce qui lui tient à cœur. En octobre 87, la chanteuse sort un album El sol y la luna (chez EPM). Les thèmes évoqués montrent une fois de plus son engagement personnel quasi-politique, sa sensibilité à l'égard des problèmes de pauvreté, des droits de l'Homme et des droits des femmes.
L'année suivante, elle se rend à Tel-Aviv en Israël pour filmer les enfants de l'Intifada. Le film Discours à la mer ne trouvera pas de distributeur mais l'engagement de l'artiste pour la cause palestinienne devient de plus en plus important. Elle rencontre le dirigeant palestinien Yasser Arafat en visite à Paris en mai 89 et lui dédie un poème. Ses activités sont multiples et en 90, elle sort son nouveau roman aux éditions Balland, Un mensonge. Cette année-là, elle tient aussi le rôle de Jenny dans l'opéra de Bertolt Brecht et Kurt Weill L'Opéra de quat'sous.
Sapho fait sa rentrée musicale en octobre 91 avec La traversée du désir, album enregistré à Rabat au Maroc, à Berlin en Allemagne et à Lille en France (chanté en arabe, en français et en anglais). Les influences musicales sont toujours aussi diverses et les textes souvent engagés, pleins de poésie, mais la maturité aidant, l'artiste se veut plus précise, donnant ainsi plus de puissance à son œuvre.
En 94, elle part pour Jerusalem et participe au Festival culturel annuel de la Ville Sainte. L'organisation du concert n'est pas facile. Chanter Oum Kalsoum en Israël est loin d'être une évidence mais la chanteuse déclare " Pour moi le fait de chanter El Atlal à Jerusalem est un acte politique qui me permet de dire mon désir de paix " . Elle gagne son pari car Palestiniens et Israéliens viennent danser ensemble sur la scène sur laquelle elle chante.
Infatigable et toujours à la recherche de projets novateurs, Sapho envisage de faire connaître les Sheikhates, chanteuses maghrébines traditionnelles et femmes de mauvaises vies qui chantent dans les fêtes et les mariages. Avec l'aide de Pat Jabbar responsable du label suisse Baraka, elle enregistre des morceaux en français et en arabe à Casablanca en compagnie de ces chanteuses.
Militante depuis maintenant de nombreuses années pour le rapprochement israélo-palestinien, Sapho se produit en mars 98 à Gaza, territoire palestinien occupé par Israël. La situation est tendue et les conditions dans lesquelles se déroule le spectacle sont difficiles. Pourtant la chanteuse est déterminée. Le succès qu'elle rencontre à cette occasion ne fait que confirmer ses sentiments et ses opinions.
En 2000, invitée par la Maison de la poésie à Paris, la chanteuse redevient comédienne et se lance dans un spectacle consacré aux textes et poèmes de quatre auteurs, Garcia Lorca, Rilke, Baudelaire et Henri Michaud.
En 2003, elle entreprend l'enregistrement d'un nouvel album Orients, pour lequel elle réunit l'orchestre de Nazareth, grand orchestre oriental composé de vingt musiciens musulmans, juifs et chrétiens et des artistes férus de nouvelles technologies avec les synthétiseurs de Richard Mortier et Simon Bendahan. Le guitariste flamenco Vicente Almaraz complète le groupe. Elle confie à un de ses amis chefs d'orchestres libanais, Elie Askhar, l'orchestration orientale du disque. Le spectacle est créé à Bagdad avant la guerre en mai 2002 puis à Nazareth le même mois. L'album sort en février 2003.
Véritable artiste polyvalente, de la chanson à la littérature, Sapho prouve chaque fois qu'elle le peut, que " l'Art n'est pas gratuit " . Elle mêle depuis toujours, carrière artistique et défense des causes qu'elle croit justes.
En 2003, elle joue dans Les Monologues du Vagin d'Eve Ensler, m.e.s. Isabelle Rattier au Petit théâtre de Paris. En 2005 et 2006, elle chante un Ferré flamenco à la Maison de la Poésie.
En 2013, elle joue dans Les Amours vulnérables de Desdémone et Othello, librement inspiré d'Othello, le Maure de Venise.
Le balayeur du Rex (RCA)
Janis (EMI)
Le Paris stupide (EMI)
Le Passage en enfer (EMI)
Barbarie (Pathé Marconi)
Passions Passons (Celluloïd – Mélodie)
El sol y la luna (EPM/ADES)
La traversée du désir (Gorgone/Musidisc)
El atlal (Sapho chante Oum Kalsoum)”
Jardin andalou (Celluloïd-Mélodie).
Digital sheika (Barbarity/Night & Day)
La route nue des hirondelles (Celluloïd-Mélodie)
Orients (Independance/Virgin)
Sapho chante Léo Ferré
Douce Violence (ed. Ramsay)
Ils préféraient la lune (Ed. Ramsay)
Un mensonge (Ed. Balland)
Patio, opéra intime (Ed. Stock)
Beaucoup autour de rien (Ed. Calman-Levy)
Un très proche Orient (Losfeld)
Le livre des 14 semaines (Ed. de la Différence)
Sous la coupole (Ed. Ultramarine), dessin
Cet(te) artiste n'est pas lié(e) en ce moment à un spectacle.
Le POC - Pôle Culturel d'Alfortville, Alfortville
Le POC célèbre Léo Ferré avec un événement à ne pas manquer avec la présence exceptionnelle du comédien Richard Martin, du chanteur Cali et de la chanteuse Sapho, des chorégraphes Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault.
Nanterre - Amandiers, Nanterre
Maison de la Poésie, Paris
Maison de la Poésie, Paris
Maison de la Culture et des Loisirs à Gauchy, Gauchy
Théâtre Suresnes - Jean Vilar, Suresnes
Chaillot - Théâtre national de la Danse, Paris