Formée à l’école de la rigueur, Eun-Me Ahn est aussi une performeuse intrépide et non dénuée d’humour. On l’a ainsi vue s’ensevelir, en costume de clown, sous une pluie de ballons, ou sous des tomates peu à peu réduites en purée. Ou encore enfermée derrière des barreaux en duo avec un poulet, déguisée en champignon, et explorant, seule ou avec sa troupe, les nuances insondables de la mélancolie, de la spiritualité, de l’androgynie…
Extraterrestre. Sait-on jamais de quelles nécessités se nourrissent les vocations ? “Quand j’étais enfant, nous n’avions ni télévision ni téléphone, raconte Eun-Me Ahn. Mes parents pouvaient payer la maison et la nourriture, c’était tout. Alors, le soir, nous devions faire des spectacles pour divertir nos parents et nos grands-parents. Si on s’en acquittait bien, on recevait un biscuit. Ça a été mon premier boulot.” Suivront les cours de danse dès l’âge de 11 ans, puis une carrière atypique, à l’image d’une créatrice qui laisse sans restriction s’épanouir sa fantaisie et ses aspirations : attirée par l’Ouest mais complètement à l’Est, puisant son inspiration dans des traditions qu’elle a longuement étudiées, mais transmettant toutes les impulsions de la Corée moderne, au rythme du fameux “bballi bballi”, expression emblématique qui signifie “vite ! vite !” et qu’on entend si souvent dans les rues de Séoul qu’il se trouve toujours un touriste ingénu pour croire que cela veut dire “bonjour”. “La danse se doit d’évoquer les souvenirs, de les réveiller de manière inattendue, plutôt que de se circonscrire au présent, revendique Eun-Me Ahn. Et si l’on en vient un jour à me considérer comme une sorte d’inconnue, voire d’extraterrestre, c’est que cette confrontation du passé et du présent aura atteint son objectif.”
Karaoké. Atypique, Eun-Me Ahn l’est tout autant dans ses choix esthétiques que dans ses façons de procéder. Pour recruter les membres de sa compagnie, par exemple, pas d’auditions formelles, elle préfère une autre méthode : “Il n’y pas que la danse et le mouvement. On va au karaoké et on passe la soirée à boire. Ce que je veux voir, c’est leur puissance naturelle, leur personnalité.”
1963 Naissance en Corée du Sud
1974 Commence la danse, s’initie aux pratiques chamaniques coréennes, découvre le travail d’Isadora Duncan et la danse contemporaine des pays
occidentaux
1986 à 1992 - Danse avec la Korean Modern Dance Company et la Korean Contemporary Dance Company à Séoul
1989 Diplômée de E-Wha University de Séoul
1994 Départ pour New York. Diplômée de Tisch School of the Arts
1999 2000 - Reçoit le prix Manhattan Foundation for the Arts et le prix New York Foundation for the Arts
2001 Après plusieurs passages au Pina Bausch Festival à Wuppertal, elle y présente trois solos de la série Tomb
2001 2004 - Retourne vivre en Corée du Sud où elle prend le poste de directrice artistique à la Daegu Metropolitan City Dance Company. Elle crée notamment The Little Match Girl et Sky Pepper
2002 Chorégraphie la cérémonie d’ouverture de la Coupe du monde de football à Deagu en Corée
2007 Création de Symphoca Princess Bari, adaptation chorégraphique d’une légende coréenne, qui sera présentée au Seoul ARCO Art Center en Corée,
au Tanztheater Wuppertal Pina Bausch Festival en Allemagne, au BOZAR en Belgique, au festival d’Édimbourg, Autumn Festival en Écosse…
2011 Création de Dancing Grandmothers, pièce inspirée par la gestuelle des femmes âgées de Corée
2015 Let me change your name
Cet(te) artiste n'est pas lié(e) en ce moment à un spectacle.
Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, Montigny-le-Bretonneux
Théâtre des Abbesses, Paris
Carreau du Temple, Paris
Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, Montigny-le-Bretonneux
La Colline (Théâtre National), Paris
Théâtre éphémère, Paris