En 1919 Friedrich Wilhelm Murnau crée la Murnau-Veidt Filmgesellschaft, une société cinématographique et réalise plusieurs films en association avec d'autres metteurs en scène, influencés par l'expressionnisme allemand alors en vogue. Il assimile des influences scandinaves et expressionnistes pour forger un style où le réalisme devient poétique et lyrique.
En 1921, il adapte le roman de Bram Stoker, Dracula, qu'il titre Nosferatu, eine Symphonie des Grauens (Nosferatu le vampire). Le film, tourné en décors naturels, rompt avec les règles de l'expressionnisme. C'est un succès mondial. Murnau s'impose comme le maître du cinéma muet et du clair-obscur. Son style se définit par une extrême rigueur formelle qu'il met au service de sa vision pessimiste du monde.
En 1924, une nouvelle école est créée sous l'impulsion de l'écrivain scénariste Carl Mayer : le Kammerspiel. Proche de l'expressionnisme, elle se différencie cependant de ce dernier par l'abandon des personnages monstrueux et morbides (vampires, fantômes, névrosés). Elle manifeste le souci de revenir au réalisme aussi bien dans la mise en scène que dans la psychologie des personnages, lesquels sont inscrits dans le quotidien. Murnau livre son oeuvre issue de cette école : Der Letzte Mann (Le Dernier des hommes, 1924). Il abandonne la recherche architecturale chère aux expressionnistes pour faire de sa caméra le pivot du film. Celle-là se meut, participe à l'action, devient un personnage à part entière.
En 1926, il réalise un dernier film en Allemagne, Faust, puis il est engagé par la Fox et entame une carrière aux Etats-Unis. L'année suivante, il nous offre un chef-d'oeuvre, Sunrise (L'Aurore), film métaphysique alliant réalisme et symbolisme. Il enchaîne avec deux films mineurs, puis s'associe avec Robert Flaherty pour tourner dans les mers du Sud Tabou (1930), poème lyrique sur les amours interdites de deux amants, son dernier film.
« De tous les cinéastes, Murnau est peut-être celui qui a su organiser l’espace de ses films de la façon la plus rigoureuse et la plus inventive… La puissance de l’expression plastique prend manifestement le pas sur l’anecdote, en ce drame connu de tout spectateur. Les contemporains l’ont goûté, et nous le goûtons nous-mêmes comme une sorte d’opéra visuel, la mise en scène y tenant lieu de partition. » Eric Rohmer
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Espace 1789, Saint-Ouen
Théâtre Antoine Watteau, Nogent-sur-Marne
Malakoff scène nationale – Théâtre 71, Malakoff