Henry Becque (1837-1899), homme de lettres accompli de la fin du XIXème siècle est une figure singulière dans l’histoire du théâtre. Son œuvre profondément originale et personnelle ne se rattache à aucune école, ne participe à aucun mouvement.
Dans ses « Notes d’album » Becque résume sa théorie sur le théâtre. Il estime que les auteurs dignes de ce nom : « ne connaissent que le sujet… ils n’y font entrer aucune situation et aucun personnage arbitraire ; ils le conduisent… avec une rigueur et une logique impitoyables. Ce qu’ils veulent, c’est arriver aussi strictement que possible à la représentation de la vie et de la vérité ».
Ecrivain secret, sa vie reste une énigme et les « souvenirs d’un auteur dramatique » se rapportent exclusivement à son activité professionnelle. Autant les jugements qu’il porte sur ses contemporains, auteurs, directeurs de théâtre, acteurs, critiques, sont violents, excessifs, polémiques et ont contribué à la légende d’un Becque brutal, amer et caustique, autant le regard qu’il pose sur son époque est empreint de modération et d’humanisme.
Imprégné de «l’esprit de 184 » avec tout ce que cela représentait de généreux et d’utopiste, Becque se passionne pour la chose publique. Ardent défenseur de la République, athée, il fustige tous les fanatismes et s’élève contre un antisémitisme de bon aloi à l’époque.
Son activité proprement créatrice est courte. Elle s’étale sur une période de 15 années ; de 1867 où il débute sa carrière avec un opéra Sardanapale jusqu’en 1883 date à laquelle il achève la Parisienne.
Entre temps, il écrit L’Enfant Prodige (1868), Michel Pauper (1869), L’Enlèvement (1871), La Navette (1878), Les Honnêtes Femmes (1880) et Les Corbeaux (1881). Après cette féconde période, viennent quelques pièces de moindre dimension, à l’exception de « Veuve » étonnant 4ème acte de La Parisienne.
Ses pièces d’un genre nouveau déroutent et reçoivent un accueil réservé. La bataille pour se faire jouer fut rude et les difficultés financières qui s’ensuivirent, incessantes.
En 1882, quand la Comédie Française présente Les Corbeaux, c’est enfin la reconnaissance. «Ses Corbeaux creusent une frontière entre deux conceptions de l’art dramatique, entre l’artificiel et le naturel »… «Laissant de côté artifices et niaiseries faits pour distraire, son théâtre est un vaste laboratoire des vérités humaines»… lisait-on dans les chroniques de l’époque.
Parallèlement, Henry Becque est chroniqueur puis journaliste dans de grands quotidiens. Il fera une brillante carrière de conférencier, combattant les coteries, l’incompétence, le conservatisme, la servilité, la société pourrie par l’argent…
La postérité gardera en mémoire un Becque à double visage : un homme profondément pessimiste et sarcastique et un homme du juste milieu, à l’esprit généreux et sensible. Un homme blessé.
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