Les quatre albums constituant jusqu'alors la discographie de Julien Lourau sont autant de témoignages de l'ambition artistique de ce saxophoniste exceptionnel. Son Groove Gang avait réveillé un jazz français peut-être trop sûr de lui tandis que son projet Gambit sonna le coup d'envoi des fiançailles aventureuses entre les rythmes digitaux et la musique improvisée. Plus récemment, les compositions de The Rise associaient charge émotionnelle et rigueur formelle pour un hommage au père bouleversant.

Fire and Forget : l'expression est empruntée aux canonniers britanniques et donne son nom de code au nouveau projet de Julien Lourau. La puissance du coup de canon et l'envie irrésistible d'avancer, sans se soucier du chemin parcouru résument parfaitement l'état d'esprit du dernier né des " gangs " de Julien. Le fidèle Daniel Garcia Bruno à la batterie et Vincent Artaud à la contrebasse assurent l'assise rythmique.

Bojan Z eu Fender Rhodes et Eric Löhrer à la guitare sont prêts à faire parler la poudre, guidés par un Lourau proche de l'état de grâce dans un rôle proche du Miles des années 70 : virtuose sur son instrument, le leader s'attache à obtenir de son groupe un son organique, à transformer cinq musiciens en une matière vivante indépendante et capables de toutes les audaces.

Afin de traduire cette ambition sur un enregistrement, Julien Lourau s'est associé à Jeff Sharel pour la réalisation de son album. La mission de ce musicien électronique remarqué chez Fred Galliano ou Troublemakers consistera à trouver les techniques de prises et de mixage sonores adaptées. Le résultat devrait surprendre et susciter les vocations…