Le conteur et romancier argentin Julio Cortázar est un franc-tireur de la littérature. Cas complexe et personnel d’insurrection permanente contre les lieux communs, la passivité d’esprit, il rend vie au verbe en créant son propre langage. Son humour subtil, destructeur, sa vision dramatique de l’homme moderne, son inquiétude ontologique alliée à une observation aiguë du quotidien créent des contes originaux, un roman mouvementé et métaphysique. Ses fictions traitent les problèmes de l’homme américain actuel, et les placent sur un plan universel. Devançant tous ses contemporains d’Amérique latine dans le risque et l’innovation, il échappe à toute nomenclature et offre, selon le jugement d’un critique américain, “la plus puissante encyclopédie d’émotions et de visions qui émerge de la génération d’écrivains internationaux d’après-guerre”.
Né à Bruxelles en 1914, instituteur, puis professeur d’enseignement secondaire dans la province argentine, Cortázar renonce, par antipéronisme, à une chaire universitaire, s’occupe ensuite de la Chambre argentine du livre à Buenos Aires, puis termine en un temps record ses études de traducteur, et s’installe à Paris en 1952. Il a travaillé pour l’U.N.E.S.C.O. et a voyagé dans le monde entier.
Parmi les maîtres de la littérature fantastique, Borges et Horacio Quiroga n’ont exercé sur lui qu’une influence superficielle. Ceux qui l’ont le plus fortement marqué sont des Européens : Cocteau, Apollinaire, Radiguet, les surréalistes, et surtout Jarry, chez qui il trouve l’emploi de l’humour comme instrument d’investigation. De plus, lecteur avide d’oeuvres d’anthropologie et de religion tibétaine, Cortázar possède une connaissance approfondie du bouddhisme zen et du vedanta.
Jacqueline Outin in Encyclopedia Universalis (extraits), 2008
Los Reyes, Buenos Aires, 1949
Bestiario, ibid., 1951
Final del juego, Mexico, 1956
Las Armas secretas, Buenos Aires, 1959 (Les Armes secrètes, Paris, 1963)
Los Premios, ibid., 1960 (Les Gagnants, Paris, 1961)
Historia de cronopios y de famas, ibid., 1962 (Cronopes et fameux, Paris, 1978)
Rayuela, ibid., 1963 (Marelle, Paris, 1966)
Todos los fuegos el fuego, ibid., 1966 (Tous les feux le feu, Paris, 1970)
La Vuelta al día en ochenta mundos, Mexico, 1967 (Le Tour du jour en quatrevingts mondes, Paris, 1980)
Gîtes (anthologie de contes), Paris, 1968
Buenos Aires, 1968
Modelo para armar, Buenos Aires, 1968 (62. Maquette à monter, Paris, 1971)
Último Round, Mexico, 1969
Pameos et meopas, Barcelone, 1971
Prosa del observatorio, ibid., 1972
Libro de Manuel, Buenos Aires, 1973 (Livre de Manuel, Paris, 1974)
Octaedro, Madrid, 1974 (Octaèdre, Paris, 1976)
Silvalande, Mexico, 1975 (Paris, 1977)
Le Bestiaire d’Aloys Zötl, Paris, 1976
Alguién que anda por ahí, Madrid, 1977
Façons de perdre (anthologie de contes), Paris, 1978
Un tal Lucas, Madrid, 1979 (Un certain Lucas, Paris, 1989)
Queremos tanto a Glenda, Mexico, 1980 (Nous l’aimons tant, Glenda, Paris, 1982)
Les Autonautes de la cosmoroute, Paris, 1983
Heures indues, Paris, 1986
Cet(te) artiste n'est pas lié(e) en ce moment à un spectacle.
La Colline (Théâtre National), Paris
Théâtre Jean Arp, Clamart
Café de la Danse, Paris
Théâtre de la Cité Internationale, Paris