L’Autoroute du Sud retrace l’histoire d’un embouteillage improbable et de destins qui se croisent et s’échappent.
Les protagonistes n’ont pas de noms, on les reconnait à la marque de leur voiture. C’est l’ingénieur de la 404, la fille de la Dauphine, les religieuses de la 2 CV ou « Taunus », le chef du petit groupe d’automobilistes qui s’est formé après qu’ils eurent tous compris que cet embouteillage-là allait durer.
Nous sommes sur la route, près de Paris, et toutes les voitures sont à l’arrêt. Les heures passent, puis les jours, puis les saisons. Par nécessité, les destins se croisent. La nécessité devient bientôt empathie, besoin humain de se rapprocher, puis le besoin se fait volonté, partage : communiquer, s’aimer, ne pas s’aimer, vivre avec l’autre, contre lui, dans les deux sens du mot.
L’ingénieur de la 404 et la fille de la Dauphine se rapprochent, les deux garçons turbulents de la Simca, adversaires des premiers jours, s’intègrent avec entrain, et les fermiers de l’Ariane assurent aimablement les échanges alors qu’on ne les attendait pas.
La vie, tout simplement La vie, tout simplement Ce n’est pas l’histoire d’un embouteillage passager, mais celle des passagers d’un embouteillage. Sur scène, deux pseudo-conférenciers déroulent le récit à l’aide de diapositives, d’objets divers témoignant de cette histoire incroyable. Ils donnent vie aux protagonistes de la route sur laquelle se sont reconstitués les aléas de vie, de mort, d’échange, de petites joies et de petits drames, avant que tout redémarre sans que l’on s’y attende vraiment.
C’est ce final qui donne la mesure de la pièce, son relief : ce que les gens avaient mis un an à construire se désagrège au fur et à mesure que l’aiguille du compteur de vitesse avance, faisant zigzaguer les destins entre les files. Cela se passait en 1966. Les marques de voiture ont changé et les compteurs de vitesse ont remplacé l’aiguille par l’écran analogique. Des panneaux régulent la circulation, la communication va plus vite. Mais les embouteillages, eux, sont restés les mêmes. Leurs passagers aussi.
22, rue Paul Vaillant-Couturier 92140 Clamart
Voiture : périphérique sortir Porte de Châtillon puis Départementale 306 suivre le fléchage Clamart et Centre Culturel Jean Arp.