Après Questo buio feroce et La Menzogna, retour de l'enfant terrible Pippo Delbono et de sa bande d’illuminés. Chanteurs, acteurs d’un monde de laissés-pour-compte, ils s’attaquent à Stravinsky, dansent sur les carnages des combats en cours comme sur l'air du Sacre du printemps.

Peut-on accepter de vivre sous la domination du mensonge? Dans ce nouveau spectacle, Pippo Delbono pousse un coup de gueule face au double langage des politiques et des médias. Partout, règne le double langage : on dit une chose et on en fait une autre. À quoi servent l’émotion, le pathétique, si personne n’assume ses responsabilités ?

Méditation apaisée, jamais triste, sur la mort. Les yeux grand ouverts sur la condition humaine, la maladie, la souffrance, la mort, Pippo Delbono, metteur en scène italien de génie, joue ici beaucoup sur l'aspect pictural et nous donne un spectacle vibrant et puissant. A voir !

"Porté par les mélodies sacrées et profanes de la Banda de la Ville de Rome et la voix de Giovanna Marini, appuyé par la présence d'Umberto Orsini, Urlo est un cri de colère jeté à la face des puissants, un cri d'amour lancé à tous vents." Pippo Delbono

Spectacle en italien surtitré. Il n'y a pas un mot de Sarah Kane dans cette pièce. Ni de chanson de Franck Zappa. Il y a un monde de couleurs et de sons qui leur rend hommage, un monde de désespoir et de BD où l'envie de rire se mêle à l'horreur par excès de lucidité. Pippo Delbono

"Les mots de l'exode, les mots de ceux qui ont été chassés de leur terre, les mots de ceux qui ont dû fuir la dictature, de ceux qui ont une âme et un corps différents. Sur un plateau fait de ruines, tous parlent le même langage. Le langage de celui qui souffre et ne se rend jamais." Pippo Delbono

Le spectacle évoque le tremblement de terre qui ravagea le village de Gibellina en 1968. Pas seulement pour raconter un fait historique, mais pour s’arrêter sur cet instant-là, éternel, qui renferme le silence de la mort et le silence de la vie. Le silence des vieux et le silence des nouveaux-nés. Il me ramène au silence des sourds, aux trop de mots qui nous assourdissent, au silence de Bobò. Au silence d’une grande pierre et du doux linceul qui t’enveloppe, te recouvre, te protège. À l’amour, au désir, à la passion, à la chair, à la fragilité.

Spectacle en italien surtitré. Il n'y a pas un mot de Sarah Kane dans cette pièce. Ni de chanson de Franck Zappa. Il y a un monde de couleurs et de sons qui leur rend hommage, un monde de désespoir et de BD où l'envie de rire se mêle à l'horreur par excès de lucidité. Pippo Delbono

C’est de façon naturelle que Pippo Delbono a poursuivi son travail avec les mêmes personnes que celles de «Barboni» (spectacle précédent accueilli au Centre d’art et d’essai, le 26 avril dernier), mais aussi avec d’autres, rencontrées dans la rue, un peu perdues.

Ici donc, on trouve sur la scène de vrais clochards aussi : comme Armando, rencontré dans les bas-fonds de Naples, ou comme Bobò, microcéphale sourd-muet qui a vécu 35 ans dans l’asile psychiatrique d’Aversa. Bobò, justement parce qu’il est analphabète, parce qu’il ne comprend rien aux signes de la logique, ni aux paroles, ni au langage des lèvres, m’emporte à l’intérieur de ce mystère. L’art : toucher un mystère.