Paul Auster

Prochainement
Une Trilogie New-Yorkaise

Espace Marcel Carné

le 6 déc. 2024

Paul Auster

1947 Naissance de Paul Auster à Newark, le 3 février, dans le New Jersey. On trouve dans son arbre généalogique un parent éloigné qui fut maire de Jérusalem entre 1948 et 1951. Du côté du père, des grands-parents d’Europe centrale, de Stanislav, en Galicie. Du côté de la mère, une grand-mère née à Minsk et un grand-père juif polonais arrivé à New York alors qu’il était enfant.

1950 Naissance, le 12 novembre de Janet, sœur de Paul Auster. "Elle était très belle. D’une fragilité hors du commun, elle avait de grands yeux bruns qui se remplissaient de larmes à la moindre émotion. Elle était presque toujours seule, petite silhouette vagabondant à travers une contrée imaginaire d’elfes et de fées." (Paul Auster, L’Invention de la solitude).

1957 Découverte fondamentale de la bibliothèque d’un oncle, qui avait traduit Virgile et Homère en anglais : "Il possédait une somptueuse bibliothèque. Ça me changeait de chez moi où il n’y avait pas un seul bouquin. Ma mère avait gardé ses livres dans un coin du grenier et j’ai ouvert les cartons un par un avec elle. Ce fut ma première bibliothèque. Sans ces ouvrages, je ne serais peut-être pas devenu écrivain."

1959 Commence à écrire : "Des poèmes et des petits récits stupides. Mais je ne sais pas pour-quoi, j’ai aimé ça immédiatement."

1962 Un jour d’avril pluvieux, il assiste à l’un des tout premiers matches joués par les Mets de New York. L’équipe fétiche est battue par les Pirates de Pittsburgh. Le base-ball deviendra un des thèmes majeurs de son œuvre. Se plonge dans Crime et Châtiment, puis engloutit successivement : Fitzgerald, Faulkner, Hemingway, Dos Passos, Salinger : "Dès lors, ma vie a changé. L’idée qu’un roman puisse être "ça", je veux dire quelque chose d’aussi extraordinaire, m’a renversé. L’idée de devenir écrivain s’est mise à me hanter sérieusement. Je passais mon temps à écrire des histoires où il était question d’enfants, de jeunes gens solitaires, de poètes aussi."

1964 Divorce des parents. L’oncle revient aux États-Unis. Le jeune Paul lui fait lire ses premiers poèmes : "Il était très sévère avec moi..."

1965 Études à Columbia University, qu’il terminera en 1970. Il étudie les littératures française, anglaise et italienne. Tout en s’engageant contre la guerre du Vietnam - "de grands soubresauts agitaient alors la société américaine" - il travaille à ses premières traductions : Dupin, du Bouchet, Bonnefoy, Jaccottet. Premier voyage à Paris.

1967 Lors d’un second voyage, effectué dans le cadre d’un programme d’échanges, il quitte l’université à la suite d’une mésentente avec son directeur de programme et écrit des poèmes. Envisageant de rester à Paris, il pense pouvoir devenir metteur en scène, passe le concours d’entrée de l’Idhec qu’il rate et écrit des scénarios pour des films muets.

1968 Commence à travailler aux premières versions d’Anna Blume et de Moon Palace. Publie ses premiers articles dans la presse américaine, consacrés au cinéma, excepté celui sur Charlie Mingus : Weekend de Godard, Fireman’s Ball de Milos Foreman, The Fixer de Bernard Malamud.

1969 Publication dans la Columbia Review Magazine de ce qui peut être considérée comme la forme préliminaire d’Anna Blume. Écrit "des centaines et des centaines de pages", remplit "des douzaines de carnets de textes en prose" qu’il ne montre à personne parce qu’il n’en est pas sastifait.

1970 Passe l’été à New York où il travaille pour le recensement (expérience relatée dans La Chambre dérobée). S’engage en août sur un pétrolier croisé dans le golfe du Mexique. Travaille à Moon Palace. L’argent gagné lui permet de venir à Paris.

1971 S’installe à Paris en février : "J’ai choisi la France parce que je parlais le français. Je ne pensais pas y rester quatre ans." Il habite dans le quinzième arrondissement avec son amie, et cela jusqu’à la fin de l’année. Pour subsister, il accepte "plein de petits boulots" : traducteur, professeur d’anglais, nègre, standardiste à l’antenne parisienne du New York Times.

1972 Le couple se sépare. Jacques Dupin cède à Paul Auster une minuscule chambre de bonne. Il rencontre des peintres (autour de la galerie Maeght) et devient l’ami d’André du Bouchet : "C’est là que j’ai commencé à me prendre au sérieux comme écrivain." Tandis que les éditions Siamese Banana Press publient, à New York, sa Little Anthology of Surrealist Poems, il décide de ne plus écrire de fiction et de s’en tenir, "puisque le résultat était mauvais", à la poésie et aux essais critiques." Visite du père à Paris, le seul voyage qu’il ait jamais fait en Europe : "Notre rencontre sortait tout droit de Dostoïevski : le père bourgeois rend visite à son fils dans une ville étrangère et trouve le jeune poète, seul dans une mansarde, dévoré par la fièvre (...) Il était devenu très protecteur, plein d’indulgence..." Accepte la proposition d’un producteur de cinéma, pour lequel il faisait divers travaux, de partir au Mexique aider sa femme à écrire un livre que lui avait commandé un éditeur anglais. Avec l’argent, il prend un nouvel appartement rue Descartes, avec son ancienne amie "qui était revenue, c’est toujours comme ça..."

1973 Alors qu’il avait décidé de rentrer aux États-Unis, un ami lui offre de garder sa maison de campagne dans le sud de la France dans le Var. Ce séjour est abondamment commenté dans L’Invention de la solitude.

1974 - 1975 Publication en juin de Fits and Starts : Selected Poems of Jacques Dupin et de Unearth, son premier recueil de poèmes. Retour à New York en juillet, "avec en tout, neuf dollars en poche". S’installe, avec sa femme, dans un immeuble de Riverside. Écrit de nombreux articles dans les journaux. Traduit Mallarmé, Joubert, Sartre, Simenon. Lit et relit les grands auteurs : Kafka, Hamsun, Beckett, Paul Celan.

1976 Publication de Wall Writing, poèmes ainsi que de The Uninhabited, un choix de textes d’André du Bouchet. Se demandant "si ce mode d’expression ne conviendrait pas aux nouvelles aspirations" qu’il sent grandir en lui, il compose plusieurs pièces de théâtre en un acte. La première, Black-outs, constitue la première version de Ghosts. La seconde, Laurel and Hardy go to the Heaven, sera réutilisée dans La Musique du hasard. La troisième, Hyde and Side, apparaîtra sous la forme de quelques phrases dans Le Voyage d’Anna Blume. "L’une d’elle, dit Paul Auster, à mon éternel regret, a même été jouée..."

1977 Naissance de son fils Daniel.

1979 Trois événements importants se produisent cette année-là. Paul Auster se sépare de sa première femme et prend un appartement à Manhattan ; il termine son premier texte en prose (White Spaces). "Écrit en un mois, j’ai terminé Espaces blancs un samedi de janvier 1979, il devait être 2 ou 3 h du matin, et je suis allé me coucher. J’avais la certitude que ce texte formerait le pont entre mes deux vies d’écrivain. Le téléphone a sonné à 8 h, c’était mon oncle qui m’apprenait la mort de mon père - une mort subite. J’ai eu aussitôt une certitude : je savais qu’il me faudrait écrire sur mon père... J’ai commencé L’Invention de la solitude quelques semaines plus tard, en prose, cela venait naturellement." Publication de la traduction d’un texte de Simenon : African Trio.

1980 S’installe en février dans un appartement à Brooklyn et vit la moitié de la semaine avec son fils, Daniel, âgé de trois ans. Publication de son premier texte en prose, White Space, et d’un recueil de poèmes : Facing the music. Rencontre le funambule Philippe Petit qu’il avait croisé en 1971 sur le boulevard du Montparnasse.

1981 Le 23 février, dit déjà la légende, malgré le blizzard et un mauvais rhume, Paul Auster se rend à une lecture publique, invité par son ami l’écrivain Don DeLillo, dans une librairie de la 92e Rue, il y rencontre Siri Hustvedt : "J’y suis allé pour encourager une amie qui lisait ses poèmes et j’ai rencontré Siri. Le coup de foudre fut immédiat. Et cela dure depuis quatorze ans ! C’est incroyable ! "

1982 Publication de sa remarquable anthologie de la poésie française du XXe siècle : The Random House Book of XXth Century French Poetry ; remarquable par son choix mais aussi par les traducteurs retenus : Ashbury, Beckett, Bowles, Creeley, Dos Passos, Eliot, Ferlinghetti, Gascoyne, Pound, Rottenberg, etc. Publication de The Invention of Solitude, chez un petit éditeur, qui recueille un succès d’estime. Le roman policier, écrit sous pseudonyme, finit par paraître dans une collection de poche. Publication enfin de The Arts of Hunger and Other Essays.

1983 Publication de sa traduction d’un choix de textes de Joseph Joubert, The Notebooks of Joseph Joubert et de sa traduction de Pour un tombeau d’Anatole (A Tomb for Anatole).

1985 Traduit, par amitié, en anglais, le livre de souvenirs du funambule Philippe Petit : On the High Wire. Traduction de Vicious Circles : Two Fictions & (After Fact) de Maurice Blanchot. Malgré le succès de The Invention of Solitude, City of Glass est refusé par dix-sept éditeurs avant de paraître enfin !

1986 Paul Auster accepte une place de professeur à Princeton ; il commence par enseigner la Creative Reading puis abandonne assez vite au profit d’un cours de traduction. Il partira en 1990. Publication de Ghosts et de The Locked Room, les deux derniers volets de la Trilogie new-yorkaise. Traduction de textes de Joan Miro : Selected Writings and Interviews.

1987 Publication de In the Country of Last Things ; projet élaboré vingt ans auparavant.

1988 Naissance de Sophie, fille de Paul et de Siri. Publication de Disappearances : Selected Poems.

1989 Publication de Moon Palace. Siri Hustvedt, qui n’avait jusqu’alors publié qu’un petit recueil de poésie de 32 pages, se lance dans un roman. Les Yeux bandés (éd. Actes Sud, 1993) connaîtra un succès immédiat. Le chroniqueur du New York Times parlera de Harold Pinter et de Peter Handke, de Samuel Beckett et de Thomas Bernhard.

1990 Publication de The Music of Chance, contenant dans son titre même l’un des mots clés de l’univers austérien : "chance". Projet de film avec Wim Wenders mais qui n’aboutit pas faute de production. Publication dans le numéro du 25 décembre du New York Times, de Augie Wren’s Christmas Story. Le conte séduit le réalisateur Wayne Wang qui envisage de demander à Paul Auster d’écrire le scénario d’un film futur : Smoke. Auster quitte son poste de professeur à Princeton. Publication de Ground Work : Selected Poems and Essays, 1970-1979.

1992 Édition revue et augmentée de The Art of Hunger. Publication de Selected Poems of René Char (comportant des traductions de Paul Auster) et de Selected Poems of Jacques Dupin (avec une introduction et des traductions de Paul Auster). Publication de Leviathan, placé sous le signe d’une citation de Ralph Waldo Emerson.

1993 Publication de The Red Notebook (in Granta, n°44), repris la même année chez Actes Sud. Publication en français de Leviathan qui obtient le Prix Médicis étranger. La Musique du hasard, film de Philippe Haas, adapté du roman de Paul Auster, sort en salles : échec relatif. Publication de Autobiography of the Eye (poèmes). Participe à l’opération organisée par The Rushdie Defence Committee USA et publie en juillet, dans le New York Times, un texte repris par la suite dans Libération : A Prayer for Salman Rushdie.

1994 Participe le 28 janvier à une soirée organisée pour célébrer les 1000 jours de résistance des habitants de Sarajevo, à l’Union Square Theatre, en compagie de Glenn Glose, Susan Sontag, Vanessa Redgrave, Christopher Reeve et de quelques autres. Parution de Mr Vertigo, simultanément chez Faber & Faber, à Londres, et chez Actes Sud. Art Spiegelman fait paraître, dans la collection "Neon Lit", City of Glass, bande dessinée adaptée du livre de Paul Auster par Paul Karasik et David Mazzucchelli. En décembre, fin du tournage de Smoke et de son "compère" comme l’appelle Wayne Wang, Blue in the face. The Review of Contemporary Fiction consacre son numéro de printemps à Paul Auster.

1995 Publication de Smoke et de Brooklyn Boogie aux éditions Actes Sud, en juin. Les deux textes paraissent, à New York, en juillet, parallèlement à la sortie des deux films : Smoke et Blue in the Face. Les éditions de l’University of Pennsylvania publient un recueil d’essais autour de Paul Auster, Beyond the Red Notebook, et les éditions Actes Sud, les actes d’un colloque Paul Auster qui s’était tenu à Aix-en-Provence, en juin 1994. Publication de la bande dessinée Cité de verre (Actes Sud). Décembre : sortie en France du film Smoke.

2002 Le livre des illusions paraît en France.

Prochainement - Paul Auster

décembre 2024 (1)
Une Trilogie New-Yorkaise

Espace Marcel Carné, Saint-Michel-sur-Orge

le 6 déc. 2024
3h30 avec entracte
CONTEMPORAIN Thriller 22,5 - 28,5 €
  • De : Paul Auster
  • Adaptation : Igor Mendjisky
  • Mise en scène : Igor Mendjisky
  • Avec : Gabriel Dufay, Jean-Christophe Folly, Pascal Greggory, Rafaela Jirkovsky, Ophélia Kolb, Igor Mendjisky, Noam Morgenstern, Thibault Perrenoud, Lahcen Razzougui, Félicien Juttner

Après Les couleurs de l’air et Gretel Hansel et les autres, Igor Mendjisky revient avec une adaptation du roman La Trilogie New-Yorkaise. Cela sera une première mondiale : jamais Paul Auster n’avait donné ses droits pour le théâtre. 

De 1999 à hier - Paul Auster

Une Trilogie New-Yorkaise

L'Azimut - Théâtre F. Gémier / P. Devedjian, Antony

du 3 au 6 oct. 2024
3h30 avec entracte
CONTEMPORAIN Thriller Terminé
  • De : Paul Auster
  • Adaptation : Igor Mendjisky
  • Mise en scène : Igor Mendjisky
  • Avec : Gabriel Dufay, Jean-Christophe Folly, Pascal Greggory, Rafaela Jirkovsky, Ophélia Kolb, Igor Mendjisky, Noam Morgenstern, Thibault Perrenoud, Lahcen Razzougui, Félicien Juttner

Après Les couleurs de l’air et Gretel Hansel et les autres, Igor Mendjisky revient avec une adaptation du roman La Trilogie New-Yorkaise. Cela sera une première mondiale : jamais Paul Auster n’avait donné ses droits pour le théâtre. 

L'histoire d'Auggie

Théâtre Nouvelle Génération, Lyon

du 2 au 7 déc. 2003
50 minutes
JEUNE PUBLIC Terminé
  • De : Paul Auster
  • Mise en scène : Lorenzo Bassotto, Davide Venturini
  • Avec : Lorenzo Bassotto, Andrea Caltran
Pour tout public à partir de 10/11 ans. Auggie révèle son secret à son ami écrivain : chaque jour, à sept heures du matin depuis quinze ans, il prend une photo devant son magasin du temps qui passe.
Le spectacle est une pièce pour deux acteurs et un ordinateur : le multimédia est particulièrement présent, utilisant des images digitales projetées sur scène.
Laurel et Hardy vont au paradis

Théâtre de la Bastille, Paris

du 1 au 25 mars 2000
CLASSIQUE Terminé
  • De : Paul Auster
  • Mise en scène : Philippe Faure, Daniel Znyk
  • Avec : Philippe Faure, Daniel Znyk
Matrice de l'oeuvre à venir, Paul Auster rédige cette courte pièce à l'aube de son aventure critique et romanesque. Deux acteurs, Laurel et Hardy, construisent un mur. Très laborieusement, très sérieusement. L'écriture en spirale si souvent citée à propos de Paul Auster, semblable en cela à la construction du mur.
Prochainement
Une Trilogie New-Yorkaise

Espace Marcel Carné

le 6 déc. 2024