Paul Valéry (1871-1945). On l’a dit froid, officiel, verbeux, insensible, amoureux des honneurs, hautain, de droite, … et pourtant, paradoxalement, voici quelqu’un qui a saisi ce qu’est l’autonomie de l’œuvre et son pouvoir propre ; quelqu’un dont l’écriture en vers ou en prose étonne par sa musique et son prodigieux assemblage. Ce ne sont pas les éclats sentimentaux, les coups de théâtre et brusques envolées qui produisent de la beauté, mais un lent et obstiné travail de l’écriture.
Oui, il se moque de Marx et Freud, il méprise même l’Art Nouveau, mais il est aussi le passionné des sciences du langage. Ses maîtres : Mallarmé et Edgard Poe. Il rappelle sans cesse que c’est par la manipulation du langage, en qui gît toute polysémie, que la poésie bouleverse la pensée. En faisant du texte un inépuisable réservoir de significations, il est véritablement un annonciateur des empreintes les plus fortes de bon nombre d’écritures et théories qui fleuriront tout au long du XXè siècle et jusqu’à aujourd’hui.
Ses textes sont brefs, il est à l’aise dans le fragment, il n’aime pas les pensées totalisantes et systématiques, il a aussi une véritable détestation pour le roman. Ces Cahiers sont un modèle de précision et de concision. C’est un sceptique, à l’image de M. Teste, esprit brillant mais se voulant sans opinion (d’où, effectivement, des silences qui parfois - comme pour l’affaire Dreyfus - ont pu jeter le trouble). Ce sont dans ses poèmes qu’il confie le plus profond et le plus mystérieux de lui-même, le Cimetière marin, mais surtout La Jeune Parque et le recueil Charmes.
Ce laboratoire d’écriture - où joue la recherche de la pureté parfaite et sensuelle, de la facture poétique et musicale – empêche le lecteur de s’incarner à l’auteur ou à l’un de ses personnages. L ‘identification est impossible, la distance seule ouvre au dialogue. Le lecteur, ou l’auditeur, contraint à un constant face à face avec les sortilèges du langage, est conduit à devenir à son tour poète. Rarement aura été atteinte une telle volonté : une fois publié, un texte est un appareil dont chacun peut se servir à sa guise et selon ses moyens, en faisant appel autant à l’ivresse des sens qu’à celle de l’intelligence.
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Nanterre - Amandiers, Nanterre
Une jeune femme s’éveille, seule, sur un rocher au milieu de la mer Méditerranée. Paul Valéry a écrit La Jeune Parque en pleine première guerre mondiale, comme pour résister au chaos et à la mort. Dès sa lecture, Julie Delille a pressenti les espaces esthétiques et sonores inédits qui s’offraient à cette nouvelle aventure théâtrale.
Théâtre Jean Vilar à Vitry-sur-Seine, Vitry sur Seine
Théâtre de Saint-Maur, Saint-Maur-des-Fossés
Théâtre des Sources - Conservatoire, Fontenay aux Roses
Passage vers les Etoiles, Paris
Théâtre du Casino d'Enghien, Enghien-les-Bains
Bouffon Théâtre, Paris