Samuel Daiber

Samuel Daiber

Samuel D., né en 1901, est le cadet d'une famille de quatre enfants dont on ne sait pas grand-chose. Entre quinze et vingt ans, il s'adonne au jardinage. Puis il pratique la poterie et la peinture sur émail. Dès l'adolescence, il manifeste un tempérament fugueur et certaines bizarreries de comportement. Par exemple, vers 1926, il se met devant un tram avec la conviction de pouvoir l'arrêter par la simple volonté. Vers 1930, il brûle les vêtements de sa famille, remplis selon lui de l'esprit de Satan. Malgré le succès que lui valent ses travaux de peinture, il se met à les effacer systématiquement et à casser les poteries qu'il avait décorées, parce qu'un sermon sur le thème de l'enfant prodigue lui aurait révélé que cette activité d'art était inspirée par Satan.

Il est hospitalisé à maintes reprises dans divers établissements psychiatriques de la Suisse romande, mais, comme il n'est ni violent ni dangereux, on le rend chaque fois à sa famille. C'est depuis 1948 seulement qu'il est hospitalisé d'une manière permanente. Avec l'âge, son état se stabilise et il paraît s'adapter à la vie de l'établissement au point qu'on renonce à toute thérapie médicamenteuse.

Son tableau clinique fait état d'une « catatonie ponctuée de poussées d'agitation et de harangues incohérentes... Parfois, angoissé, il demande qu'on chasse le démon qui le ronge... Il refuse de travailler, parce que, dit-il, on ne chasse pas le loup qu'il a dans l'oeil gauche... ». Il s'occupe cependant à des écrits, qui ont la forme de longues missives adressées au médecin directeur de l'établissement, à des parents ou à des destinataires imaginaires. Ce sont pour la plupart des feuilles de papier à lettre lignées, de 30 x 21 cm, que Samuel D. couvre intégralement d'une écriture soignée et régulière, en biffant parfois de longs passages qui restent lisibles.

Extraits des Écrits bruts de Michel Thévoz, 1979, PUF, Perspectives Critiques

Cet(te) artiste n'est pas lié(e) en ce moment à un spectacle.

De 1999 à hier - Samuel Daiber

Et pourquoi moi je dois parler comme toi ?

La Colline (Théâtre National), Paris

du 22 sept. au 20 oct. 2022
MUSIQUE & DANSE Concert Lecture Terminé
  • De : Babouillec, Samuel Daiber, Aloïse Corbaz, Emily Dickinson, Ernst Herbeck, Henry Michaux, Adolf Wölfli, Robert Walser, Jeanne Tripier, Justine Python, Marguerite de Pillonel, Jules Pages, Jego Hestz, Nicolas Repac
  • Adaptation : Anouk Grinberg
  • Mise en scène : Alain Françon
  • Avec : Anouk Grinberg, Nicolas Repac

Accompagnée du musicien Nicolas Repac, Anouk Grinberg s’empare des mots de femmes et d’hommes enfermés dans des hôpitaux psychiatriques.

sx.rx.Rx au lieu de garder silence, j'ai voixé

Théâtre de la Bastille, Paris

du 13 au 30 mai 2008
CONTEMPORAIN Terminé
  • De : Samuel Daiber
  • Mise en scène : Patricia Allio
  • Avec : Didier Galas
Patricia Allio écrit un théâtre ouvert et sensible aux rythmes inconnus de l'écriture vocale de Samuel Daiber. Poète classé dans les écrits dits bruts, il s'occupe à des écrits qui ont la forme de longues missives adressées au médecin directeur de l'établissement psychiatrique dans lequel il est hospitalisé une longue partie de se sa vie, ou à des destinataires imaginaires. Vertigineuse aventure d'une langue sans foi ni loi.