... d’un Faune (éclats)

" J’ai dansé au Covent Garden de Londres, à Rome, à Bruxelles devant le roi Albert et sa famille, à Monte-Carlo, à Berlin, à Dresde, à l’Opéra Impérial de Vienne devant la Cour, mais je n’ai jamais éprouvé une émotion semblable à celle qui s’empara de moi lorsque je créai dernièrement à Paris "L’Après-midi d’un faune". J’étais acteur et auteur, et à ces deux titres mon émoi était grand... " Vaslav Nijinski

Le 29 mai 1912, avec sa première chorégraphie, le danseur Nijinski, en 12 minutes - la durée de L’Après-midi d’un Faune, sur la musique de Debussy d’après un poème de Mallarmé - a fait passer la danse dans le XXe siècle. Après une première houleuse Le Faune devint le spectacle qu’il fallait avoir vu. Il parcourut le monde de Paris à Rio de Janeiro. Trois ans plus tard, Nijinski transcrivait sa chorégraphie dans un système très personnel de notation, notation d’une précision incroyable, jusqu’au mouvement des doigts, mais notation qui demanda des années de travail pour être déchiffrée. Le Quatuor Knust, composé de quatre danseurs/chercheurs, qui a emprunté son nom à celui qui, après Rodolf Laban a codifié la notation de la danse, s’est donné pour mission de rendre vivante l’histoire de la danse moderne. Six interprètes parmi les plus grands d’aujourd’hui, six danseurs qui sont aussi des chorégraphes, ont travaillé en improvisation sur leur mémoire du Faune et sur les moments de plaisir qui ont jalonné leurs parcours de danseurs. A leurs témoignages se mêlent des extraits des cahiers de Nijinski, des mémoires de sa sœur Bronislava qui dansa la grande nymphe, des notes de Mallarmé, des témoignages des premiers spectateurs, des éclats de vie et de danse.

D’un Faune est une recréation, à partir de la partition de Nijinski, recréation d’une œuvre mythique que six danseurs magnifiques traversent de leur singularité.