Quand les mondes possibles se rencontrent nous nous trouvons devant le drame le plus ironique de la vie : la conscience qu'un jour, très lointain souhaitons-le nous, elle s’arrête.
Une gare bien précise, mais pas précisée, deux messieurs, monsieur 1 et monsieur 2. Le premier essoufflé rencontre le deuxième et lui demande si effectivement cette précise ou pas précisée gare est ou non la célèbre Gare de l’Est de Paris…Le dialogue, pour des raisons encore inconnues de nous, devient dense. Les pauses règnent, et un enfant sur scène, en deuxième mais en premier plan, joue avec un petit train. Parfois il le fait voler, parfois il semble le charger d’autres êtres humains, peut être le monsieur 3, ensuite madame 4, l’enfant 5, nombres qui rappellent d’autres nombres, plus atroces d’une mémoire hélas pas trop lointaine. L’enfant semble invisible aux deux messieurs qui continuent « surréellement » à se parler, à se confronter, à se vivre.
La musique en scène, jouée par moi-même, avec des improvisations qui deviennent pour les comédiens obligations interprétatives de mise en scène, habite la complète déstructuration de morceaux célèbres de musique classique, d’opéra, de salle.
Au fond chacun de nous dans la vie a été au moins une fois dans une gare, a peut-être demandé où se trouvaient les toilettes les plus proches, mais je crois que personne ou très peu de monde n’ait demandé s’il s’agissait d’une gare précise, que j’imagine déjà indiquée en affiches, tableaux, ou seulement sur Google Maps.
18, rue Championnet 75018 Paris