Abdu Rimb / Rimbaud

Paris 6e
du 2 au 30 décembre 1999

Abdu Rimb / Rimbaud

  • De : Arthur Rimbaud, Serge Rivron, Jean Cohen-Solal
  • Mise en scène : Emmanuel Depoix
  • Avec : Lisa Allali, Lisa Archanskaïa, Olivier Bellanger, Cerise Farthouat, Pierre Jalinière, Reda Kateb, Sébastien Kittel, Judith Lellouch, Anne Lucas, Sophie Michaud, Boris Sribnai
Le titre se prononce ABDOU RIMe’B. C’est le faux anagramme de RIMB –BAUD (il y a deux b). Il signait parfois de cette façon lors de ses voyages en Abyssinie. L’action se déroule sur un quai (bout de mer, bout de terre).Cela peut être Marseille, un port de la mer rouge ou qu’importe.

Présentation
Revue de presse du précédent spectacle (Baudelaire)

Présentation

Le titre se prononce ABDOU RIMe’B. C’est le faux anagramme de RIMB–BAUD (il y a deux b). Il signait parfois de cette façon lors de ses voyages en Abyssinie. L’action se déroule sur un quai (bout de mer, bout de terre).Cela peut être Marseille, un port de la mer rouge ou qu’importe. Une femme (Vitalie Cuif), assise sur un socle d’amarrage, demande à son fils (Arthur Rimbaud) : " Qu’est ce que tu fais ? ". Il lui répond qu’il écrit, qu’il a besoin d’une jambe articulée pour partir, marcher. Sa sœur (Isabelle), lui dit de se calmer, que ce n’est rien, que c’est fini à présent. Au loin, sur un grand échafaudage, huit " matelots-musiciens " (le Chœur) s’amusent des fantômes du fils, dansent et chantent les poèmes d’Arthur écrits, il y a 20 ans.

Comment survivre pour soi et pour les siens Quand on a tout écrit, tout décrit à 17 ans ?

Note d’intention

On a souvent voulu opposer le Rimbaud poète (qu’on glorifie) au Rimbaud trafiquant d’armes (qu’on accuse). Comme s’il y avait deux Rimbaud. Comme si un homme n’était pas une entité, une conséquence de l’avant, une cause de l’après. Arthur Rimbaud a tout dit, tout décrit à 17 ans ; de façon énorme. Sans comparaison avec ce qui le précède et ce qui le suivra. Mieux même, en n'attachant aucune importance à la résonance de ses écrits. A peine a –t-il posé le point final à ses "illuminations " qu’il est déjà parti. Définitivement. Il n’y a jamais eu d’Adieu aussi exemplaire. Et comment en serait-il autrement ? Parce qu’il a tout inventé, tout rêvé, avant même d’avoir vécu, il ne lui reste qu’à subir le temps, la modification. C’est ce que nous jouerons.

Dans un décor de mer, de port, de sable, là où les frontières sont indéfinissables. Avec pour personnages, sa mère, sa sœur et lui, Arthur, prisonniers d’une vie sans désir. Avec un Chœur composé de huit musiciens qui joueront et chanteront les poèmes de Rimbaud. Avec cette envie folle de raconter combien ces poèmes sont beaux et combien la vie est décidément absente.

Emmanuel Depoix.

Rimbaud est un héros tragique. Sa vie d’adulte, ce que nous avons coutume d’appeler "la vie ", il l’a prophétisée dans les quelques années de son adolescence. Après l’avoir écrite, avec quelle force et quelle majesté, il ne lui restait plus qu’à l’incarner en silence, jusqu’au dérisoire et jusqu’au désespoir.

C’est dans la tension de cette effroyable prescience que j’ai voulu montrer celui qui avait voulu "se faire voyant " et qui y est arrivé, ayant orchestré si magistralement "l’opéra fabuleux " qu’il voulait devenir, qu’il n'a pu ensuite que le répéter.

Oui, comme l’a écrit sa sœur Isabelle quelques jours avant qu’il meure, "ce qu’il dit, ce sont des rêves. On dirait, et je crois, qu’il le fait exprès. " Pour moi j’en suis persuadé, ce sont des rêves, mais quels rêves ! Aucun doute qu’il l’ait fait exprès. Dans le génie et la musicalité d’une langue unique qui rêvait la modernité comme un monde où se catapultent les puissances de la liberté et les rigueurs démiurgiques de l’inspiration.

Inch’Allah, Abdu Rimb !

Serge Rivron

Revue de presse du précédent spectacle (Baudelaire) d'Emmanuel Depoix
" BAUDELAIRE " Création à Paris, le 8 janvier 1987, au théâtre du Lucernaire

BAUDELAIRE A PARIS

LE MATIN : Une émotion continue, un climat qui vous enveloppe
TELERAMA : Au Lucernaire, le temps s’écoule sans qu’on y prenne garde. Tout est suspendu à ce regard, à cette voix, à ce visage blême(.) son parcours, solitaire, enfiévré, intense, nous fascine.
G.H.I. GENEVE : Emmanuel Depoix, rappelez-vous ce nom aujourd’hui encore inconnu. On le prononcera souvent dans l’avenir. L’homme a l’étoffe et la densité des plus grands.
ELLE : Un exercice de style difficile, mais rare. Emmanuel Depoix s’en sort avec brio. A suivre avec passion et sans concession
L’EVENEMENT DU JEUDI : Un physique tourmenté, pâle et beau, un regard magnétique et une présence indiscutable. Un formidable coup de cœur.
L’EXPRESS : Comédien et claveciniste de talent. Quelque part, il est Charles Baudelaire, choquant, captivant.
7 A PARIS : Comédien rare, d’une force inouïe, il nous provoque, nous dérange. Fascinant récital.
V.S.D : Il arrive par le fond, cheveux gominés, écharpe blanche et il entame une violente diatribe. Le vert de l’absinthe lui est monté aux yeux, et la rage au ventre. Un grand et beau pan d’émotion que ce comédien déroule devant vous.
LE JOURNAL DE GENEVE : De la belle et véritable poésie au théâtre, servie avec un talent de comédien et une sensibilité de musicien
LE FIGARO MAGAZINE : On l’écoute comme un ami, un frère.
LE NOUVEL HEBDO : En utilisant à son gré, la prose et les vers, et aussi les sonorités d’un clavecin dont il use avec un art diabolique, et parfois violent, Emmanuel Depoix construit un spectacle qui ne doit rien à personne et qui nous jette dans un nirvâna nocturne animé de coups de lumière agressifs.
PELERIN MAGAZINE : Comédien rare, Emmanuel Depoix fait revivre Baudelaire avec une force, une émotion, un magnétisme admirables. Un véritable coup de cœur !
BOUM BOUM : Un spectacle intimiste et brûlant à découvrir au plus vite. On voudrait ne plus en revenir.

BAUDELAIRE A MONTREAL

THE GAZETTE : D’une beauté et d’une intensité diaboliques, E. Depoix, habite la scène avec panache. Il récite les poèmes d’amour avec la tendresse d’Elvis et quand le rideau se ferme sur la palette magique de tonalités qu’il a déployée, sa réputation de tragédien n’est plus à faire. A tous ceux qui recherchent un peu de Paris au cœur de Montréal, je dis : "Cessez de chercher, Baudelaire est là "
LA PRESSE : Le silence est absolu dans la salle. Les gens sont accrochés, frissonnant à la moindre émotion, suspendus à la corde raide de la vie du poète maudit. Depoix ne joue pas, il communie avec le génie.
LA CRIEE : Le jeune comédien réussit l’exploit de toujours soutenir notre intérêt, grâce à une mise en scène efficace et un jeu inspiré. Difficile de résister au charme de la musique des mots et son pouvoir d’évocation : au charme du personnage aussi, à la fois cruel et humble, humain et diabolique. L’impression d’apercevoir l’âme d’un homme.
IMAGE ET NATION : Depoix réussit ce tour de force d’arracher l’écriture de Baudelaire de son carcan académique. Il nous fait oublier la dissection littéraire pour nous faire retrouver la poésie par les émotions.

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Nesle

8, rue de Nesle 75006 Paris

Lieu intimiste Saint-Michel
  • Métro : Odéon à 352 m, Pont Neuf à 395 m
  • Bus : Pont Neuf - Quai des Grands Augustins à 103 m, Saint-Germain - Odéon à 300 m, Jacob à 357 m, Pont Neuf - Quai du Louvre à 398 m
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Nesle
8, rue de Nesle 75006 Paris
Spectacle terminé depuis le jeudi 30 décembre 1999

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