Présentation
Revue de presse du
précédent spectacle (Baudelaire)
Le titre se prononce ABDOU RIMeB. Cest le faux anagramme de RIMBBAUD (il y a deux b). Il signait parfois de cette façon lors de ses voyages en Abyssinie. Laction se déroule sur un quai (bout de mer, bout de terre).Cela peut être Marseille, un port de la mer rouge ou quimporte. Une femme (Vitalie Cuif), assise sur un socle damarrage, demande à son fils (Arthur Rimbaud) : " Quest ce que tu fais ? ". Il lui répond quil écrit, quil a besoin dune jambe articulée pour partir, marcher. Sa sur (Isabelle), lui dit de se calmer, que ce nest rien, que cest fini à présent. Au loin, sur un grand échafaudage, huit " matelots-musiciens " (le Chur) samusent des fantômes du fils, dansent et chantent les poèmes dArthur écrits, il y a 20 ans.
Comment survivre pour soi et pour les siens Quand on a tout écrit, tout décrit à 17 ans ?
Note dintention
On a souvent voulu opposer le Rimbaud poète (quon glorifie) au Rimbaud trafiquant darmes (quon accuse). Comme sil y avait deux Rimbaud. Comme si un homme nétait pas une entité, une conséquence de lavant, une cause de laprès. Arthur Rimbaud a tout dit, tout décrit à 17 ans ; de façon énorme. Sans comparaison avec ce qui le précède et ce qui le suivra. Mieux même, en n'attachant aucune importance à la résonance de ses écrits. A peine a t-il posé le point final à ses "illuminations " quil est déjà parti. Définitivement. Il ny a jamais eu dAdieu aussi exemplaire. Et comment en serait-il autrement ? Parce quil a tout inventé, tout rêvé, avant même davoir vécu, il ne lui reste quà subir le temps, la modification. Cest ce que nous jouerons.
Dans un décor de mer, de port, de sable, là où les frontières sont indéfinissables. Avec pour personnages, sa mère, sa sur et lui, Arthur, prisonniers dune vie sans désir. Avec un Chur composé de huit musiciens qui joueront et chanteront les poèmes de Rimbaud. Avec cette envie folle de raconter combien ces poèmes sont beaux et combien la vie est décidément absente.
Emmanuel Depoix.
Rimbaud est un héros tragique. Sa vie dadulte, ce que nous avons coutume dappeler "la vie ", il la prophétisée dans les quelques années de son adolescence. Après lavoir écrite, avec quelle force et quelle majesté, il ne lui restait plus quà lincarner en silence, jusquau dérisoire et jusquau désespoir.
Cest dans la tension de cette effroyable prescience que jai voulu montrer celui qui avait voulu "se faire voyant " et qui y est arrivé, ayant orchestré si magistralement "lopéra fabuleux " quil voulait devenir, quil n'a pu ensuite que le répéter.
Oui, comme la écrit sa sur Isabelle quelques jours avant quil meure, "ce quil dit, ce sont des rêves. On dirait, et je crois, quil le fait exprès. " Pour moi jen suis persuadé, ce sont des rêves, mais quels rêves ! Aucun doute quil lait fait exprès. Dans le génie et la musicalité dune langue unique qui rêvait la modernité comme un monde où se catapultent les puissances de la liberté et les rigueurs démiurgiques de linspiration.
InchAllah, Abdu Rimb !
Serge Rivron
Revue
de presse du précédent spectacle (Baudelaire) d'Emmanuel Depoix
" BAUDELAIRE " Création à Paris, le 8 janvier 1987, au théâtre du
Lucernaire
BAUDELAIRE A PARIS
LE MATIN : Une émotion continue, un climat qui vous enveloppe
TELERAMA : Au Lucernaire, le temps sécoule sans quon y prenne garde.
Tout est suspendu à ce regard, à cette voix, à ce visage blême(.) son parcours,
solitaire, enfiévré, intense, nous fascine.
G.H.I. GENEVE : Emmanuel Depoix, rappelez-vous ce nom aujourdhui encore
inconnu. On le prononcera souvent dans lavenir. Lhomme a létoffe et la
densité des plus grands.
ELLE : Un exercice de style difficile, mais rare. Emmanuel Depoix sen sort
avec brio. A suivre avec passion et sans concession
LEVENEMENT DU JEUDI : Un physique tourmenté, pâle et beau, un regard
magnétique et une présence indiscutable. Un formidable coup de cur.
LEXPRESS : Comédien et claveciniste de talent. Quelque part, il est Charles
Baudelaire, choquant, captivant.
7 A PARIS : Comédien rare, dune force inouïe, il nous provoque, nous
dérange. Fascinant récital.
V.S.D : Il arrive par le fond, cheveux gominés, écharpe blanche et il entame une
violente diatribe. Le vert de labsinthe lui est monté aux yeux, et la rage au
ventre. Un grand et beau pan démotion que ce comédien déroule devant vous.
LE JOURNAL DE GENEVE : De la belle et véritable poésie au théâtre, servie avec
un talent de comédien et une sensibilité de musicien
LE FIGARO MAGAZINE : On lécoute comme un ami, un frère.
LE NOUVEL HEBDO : En utilisant à son gré, la prose et les vers, et aussi les
sonorités dun clavecin dont il use avec un art diabolique, et parfois violent,
Emmanuel Depoix construit un spectacle qui ne doit rien à personne et qui nous jette dans
un nirvâna nocturne animé de coups de lumière agressifs.
PELERIN MAGAZINE : Comédien rare, Emmanuel Depoix fait revivre Baudelaire avec une
force, une émotion, un magnétisme admirables. Un véritable coup de cur !
BOUM BOUM : Un spectacle intimiste et brûlant à découvrir au plus vite. On
voudrait ne plus en revenir.
BAUDELAIRE A MONTREAL
THE GAZETTE : Dune beauté et dune intensité diaboliques, E. Depoix,
habite la scène avec panache. Il récite les poèmes damour avec la tendresse
dElvis et quand le rideau se ferme sur la palette magique de tonalités quil a
déployée, sa réputation de tragédien nest plus à faire. A tous ceux qui
recherchent un peu de Paris au cur de Montréal, je dis : "Cessez de
chercher, Baudelaire est là "
LA PRESSE : Le silence est absolu dans la salle. Les gens sont accrochés,
frissonnant à la moindre émotion, suspendus à la corde raide de la vie du poète
maudit. Depoix ne joue pas, il communie avec le génie.
LA CRIEE : Le jeune comédien réussit lexploit de toujours soutenir notre
intérêt, grâce à une mise en scène efficace et un jeu inspiré. Difficile de
résister au charme de la musique des mots et son pouvoir dévocation : au
charme du personnage aussi, à la fois cruel et humble, humain et diabolique.
Limpression dapercevoir lâme dun homme.
IMAGE ET NATION : Depoix réussit ce tour de force darracher lécriture
de Baudelaire de son carcan académique. Il nous fait oublier la dissection littéraire
pour nous faire retrouver la poésie par les émotions.
8, rue de Nesle 75006 Paris