À partir de 12 ans.
Sur les scènes aujourd'hui, tout ne serait qu'hybridation, interdisciplinarité. N'empêche. Alexander Vantournhout reste rare dans ce paysage. Rare à avoir suivi, personnellement, à même son corps, deux formations de haut niveau. L'une en cirque. Et l'autre en danse. Au cirque, il voue une passion pour la manipulation de l'objet. À la danse : la projection sensible dans l'espace. En découla le triompe de son solo ANECKXANDER, tendre et cruel autoportrait par son corps mis à nu.
Pour Screws, Alexander Vantournhout nous revient en groupe (six interprètes, en spécialités composites). Il invite à la déambulation : Screws déroule une série de courtes performances, habitant des espaces multiples. Les spectateurs y restent libres de réinventer leurs points de vue – debout ou assis, en cercle ou en rang, de près ou plus loin, brièvement ou patiemment. Soit autant de cadres libres, pour un espace qui se fait protagoniste des actions.
Lesquelles se saisissent de l'objet en majuscule. Crampons sous les semelles, boules de bowling. Un mot d'ordre : commencer par accepter l'objet dans sa logique et son utilité. Qu'un crampon serve d'abord à cramponner. À cela, ne pas vouloir opposer un contrôle tout puissant. Suivre, en inertie. Mais peut-être déborder. Alors le corps tout entier se laisse gagner par segmentations, duplications, articulations, et compositions de forces distribuées, finalement étourdissantes. Screws veut dire « vis » : spiralées et jointives.
Enfin, on note qu'Alexander dit son admiration pour des Lisa Nelson, Steve Paxton, pionniers américains de la marge chorégraphique. Chez ceux-ci, le corps doit avant tout résonner intérieurement, en écho aux vibrations du monde.
181 bis, rue de Paris 93260 Les Lilas