La Création
Intention chorégraphique
Le chorégraphe
Les danseuses
La Compagnie
La création qui verra le jour suite à une résidence à La Platte, sera la première de la compagnie Contrepoint nouvellement créée. Il s’agit de découvrir l’univers artistique d’un jeune créateur dont la danse est synonyme de musicalité et de fine écriture chorégraphique.
L’envie du chorégraphe est de poursuivre son observation du lien humain notamment lorsque les situations, les rencontres renvoient à la solitude, au sentiment de vide ou de sérénité.
Pour illustrer cette volonté : « un duo pour interroger le lien, un solo histoire de faire le point. »
Deux danseuses en première partie, puis Yan Raballand seul, sur des extraits des Suites pour violoncelle seul de Jean Sébastien Bach, interprétés sur scènes par un violoncelliste , en direct…
Bien que le langage du corps soit très évolué, nous ne parlons pas tous la même langue. Yan aime chercher les mots, les intentions. Il lui plaît de décrypter une information pour la rendre lisible à l’autre. Comprendre le fonctionnement d’un corps, ses notes dissonantes ou consonantes, divergentes ou convergentes le passionnent. C’est entre autre par ce biais là, qu’il parvient à développer son propre travail de chorégraphe.
Travailler le détail, la précision du mouvement pour pouvoir parler de dessin, de tracé, de graphisme dans l’espace.
Cela signifie aussi guider l’interprète vers l’intention la plus juste, découvrir avec lui un phrasé musical en corrélation avec la danse, traverser une chorégraphie ciselée en conservant la liberté de l’interprète.
Yan Raballand, à 21 ans, est un jeune chorégraphe qui ressent le besoin de rencontrer d’autres danses, d’autres manières de travailler. Il poursuit parallèlement une carrière d’interprète, toujours ouvert à la diversité des influences.
Il s’intéresse très tôt à la chorégraphie. A la fin de sa formation en danse contemporaine au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon, il crée La java du diable sur commande du jeune ballet du CNSMD de Lyon. Il travaille ensuite avec Odile Duboc, pour la recréation de Cadmus et Hermione (opéra de J.B. Lully) dans le cadre de l’Académie Baroque Européenne d ‘Ambronay. Il participe au côté de Christian Bouriguault, au déchiffrage vidéo de F. et Stein de Dominique Bagouet. Il rejoint la Compagnie Larsen pour la création d’Ex’Act et danse dans Bastien, Bastienne (opéra de Mozart). Sur commande du Ballet du Rhin,
il crée Wohin en juin 2002.
Début 2003, il bénéficiera d’une résidence de deux mois à la comédie de Clermont-Ferrand où il créera Au devant de, pièce pour cinq danseurs sur les Variations Goldberg de Jean-Sébastien Bach.
Cette « Commande » sur la thématique Musique et Danse peut d’ailleurs être vue comme un prélude à la création jouée à la Platte.
Le compositeur Jean Sébastien Bach constitue une source d’inspiration essentielle au travail de Yan Raballand :
« La musique de jean Sébastien Bach est, pour moi, toujours très actuelle, comme liée à chaque instant, à chaque circonstance. Elle m’est présente comme une source profonde d’émotions. Elle offre libre champ à l’expérimentation et à la recherche artistique et, par translation, repose sans cesse la question de composition et d’écriture chorégraphique. Peu d’autres artistes ont fait naître en moi ce besoin organique d’écoute et cet appétit insatiable à découvrir une œuvre en me donnant envie de travailler, d’affiner une matière chorégraphique et d’en faire une musique pour l’œil… » Yan Raballand
Une fois encore, la diversité est au rendez-vous : diversité d’origines, mais communauté de destin…
Toutes deux commencent la danse à 6 ans :
Anne-Cécile Chane-Tune, d’origine réunionnaise, débute au CNR de Saint Denis (La Réunion),
Anastassia Vedernikova, née à Moscou, étudie d’abord la danse classique , puis entre en 1991 à l’école du Bolshoï, attirée par la danse contemporaine, elle quitte cette institution en 1996 pour l’école de Nikolaï Ogryskov, où elle rencontrera Pascaline Verrier et Martin Krawitz.
Elles quittent la Réunion comme la Russie pour se retrouver en France métropolitaine.
Après dix ans de cursus classique, Anne-Cécile ressent le besoin et le désir de s’ouvrir à d’autres horizons artistiques et quitte l’île pour la métropole.
Anastassia participe aux créations de Hélène Cathala, Fabrice Ramalingom, Odile Duboc et Daniel Larrieu, dans le cadre d’une invitation au festival de Montpellier en 1997.
Elles poursuivent toutes deux leur formation au CNSMD de Lyon :
Anne-Cécile auprès de Corinne Duval Metral, Sylvie Giron, Sophie Lessard… elle danse dans différentes pièces de Abou Lagraa, Christian Bakalov ou encore Dominique Bovin. En septembre 2001, elle rejoint la compagnie Passerelle à Bruxelles (projet d’aide aux jeunes danseurs) où elle rencontre le travail de Matteo Moles, Waldemar Bartkowski, Xavier Poiré et participe parallèlement au spectacle Samsara de la compagnie Capriola .
Anastassia danse entre autres La grande ville de Kurt Jooss, Mazurkas de José Limon, et participe à la création Swinging Charles Trenet avec les chorégraphes Michel Kelemenis, Dominique Boivin, Myriam Naisy, et Yan Raballand… Depuis octobre 2001, elle travaille avec Odile Duboc pour la recréation de Cadmus et Hermione, puis avec Cyril Viallon dans Les petits riens (Compagnie les Caryatides). Elle interprète toutes les créations de Yan Raballand au sein du CNSMD
Elles rejoignent finalement la compagnie Contrepoint dès sa première création…
21 ans pour se lancer dans l’aventure d’une création de compagnie, cela peut paraître jeune. Mais Yan en a l’envie, et il lui semble important d’être à l’écoute de celle-ci aujourd’hui. Cette jeunesse est pour lui synonyme de voie libre, de regard neuf (dans le sens nouveau) mais non vierge. Créer cette compagnie , c’est aussi développer un désir de lien. Répondre au besoin de transmettre une expérience, aussi jeune soit-elle, et de chercher les moyens de cette transmission.
Ainsi naît la Compagnie Contrepoint, la notion de Contrepoint restant encore très mystérieuse. Elle est omniprésente mais presque invisible, comme impalpable. Sur le plan chorégraphique, elle semble évidente : écrire différentes lignes chorégraphiques qui s’éloignent et se retrouvent, se mêlent et s’entremêlent, se complète. Il s’agit aussi de faire référence à J.S. Bach dont la maîtrise du contrepoint est indéniable.
« C’est une notion dont je me sens proche qui me donne envie de travailler, d’affiner une matière chorégraphique et d’en faire une musique pour l’œil. » Yan Raballand
32, rue René Leynaud 69001 Lyon