Une escouade de corps énervés, face aux méfaits des dictatures en Afrique.
Il y a une qualité spécifique Andréya Ouamba, un esprit frontal, direct, qui saisit le taureau par les cornes pour affronter les choses comme elles sont. Son spectacle J’ai arrêté de croire au futur…, pour cinq danseurs, affirme une fois encore ce besoin viscéral de dire, de dénoncer sans rien éviter.
Sur le plateau, un dictateur (l’acteur Wakeu Fogaing qui a écrit son propre texte) engraine les esprits au gré d’un discours usé d’avoir trop servi, trop menti. Et pourtant ! Ironie oblige, l’impact du propos fait réagir le groupe, le projetant dans des marches sèches, des salves de gestes, des balayages de corps énervés.
Rage, tension et impuissance, besoin de relever le gant pour se dégager un avenir, Andréya Ouamba, qui s’appuie sur la puissance musicale en direct d’Aymeric Avice, prend au collet la question majeure en Afrique de la dictature et de ses méfaits. En douce, il glisse aussi une interrogation tout aussi essentielle : comment retrouver la foi dans l’autre ?
Jeanne Liger
31, rue des Abbesses 75018 Paris