A aime B, B aime C, C aime D, D aime E qui est mort. Voilà bien là une des équations universelles à la condition humaine… Personne ne s’aime, tout le monde est centré sur ses propres frustrations, la puissance folle de ses désirs, son vertigineux narcissisme, son abyssal égoïsme aussi. Voilà où nous en sommes, c’est si proche de nous. Si intemporel. Actuel. Violent. Fataliste. Si humain. Racine le fataliste ! Racine le tragédien. Quoi qu’il arrive, à travers les temps, l’humain est un animal comme les autres. Il en sera toujours ainsi.
L’impuissance de l’homme à maîtriser sa destinée. Peut-on combattre son nature pour y échapper ? Ainsi tel Pyrrhus, dont le caractère violent et impulsif va le mener à prendre une décision irraisonnée qui soulèvera son propre peuple contre lui-même.
Tel Oreste qui pense pouvoir résister à l’amour inconditionnel qu’il voue à Hermione. En vain. Et cette même Hermione qui tentera d’oublier Pyrrhus en s’imaginant pouvoir se forcer à aimer Oreste.
En vain également. Ainsi Racine utilise la captive Andromaque pour nous faire comprendre cet état de fait, qu’il est inutile de se battre contre soi même.
Qui parmi nous n’a pas essayé ? Pour finalement se rendre compte que cela était voué à l’échec. C’est un thème universel, intemporel et tellement humain. Quoi de plus intéressant à traiter ?
Manu Doublet
Par la Sylvie Undoigt Cie.
15, rue du Retrait 75020 Paris