A l’issue d’une répétition, le metteur en scène Henrik Vogler, plongé dans ses pensées, est surpris par le retour d’Anna Egerman, jeune comédienne passionnée. Vogler a été autrefois l’amant de sa mère, Rakel Egerman, décédée depuis dix ans. Anna lui fait part de la haine qu’elle éprouve pour elle, ainsi que de ses propres incertitudes de comédienne. Surgit alors du passé Rakel Egerman, célébrité déchue, qui fait reproche à son ancien amant de ne plus lui confier que des rôles insignifiants. Deux espaces-temps coïncident… A son départ, « l’aventure mentale » reprend avec Anna, mettant en jeu, avec ambiguité, charme et manipulation. L’oeuvre oscille subtilement entre imaginaire et réalité, impromptu filmé et théorie de l’art, théâtre et cinéma.
Après Scènes de la vie conjugale, Nicolas Liautard propose une adaptation scénique du film de Bergman. Il poursuit ainsi son « étude de l’intime », qui puiserait sa vérité dans l’expérience propre des interprètes : les personnages sous les personnes, et les personnes sous les personnages. Cette « confusion », ou indétermination, est à la fois un principe esthétique et la condition du plaisir pour un spectateur devenu témoin.
Par la compagnie Robert de profil.
« Après la répétition au Théâtre de la Tempête est une vraie réussite, mieux, un pur plaisir. » Jean-Luc Jeener, Le Figaro
« Une mise en scène remarquable et un jeu d'acteurs bouleversant. » Jacques Nerson, Le Masque & la plume
« Le jeu scénique, précis, précautionneux et attentif aux échanges, laisse résonner la dimension intérieure des êtres en mal d’existence, de confidences et paroles intimes. » Véronique Hotte, Hotello
« On se souvient de lui le poignant Scènes de la vie conjugale à la Colline. Nicolas Liautard revient cette fois au Théâtre de la Tempête avec un autre texte de Bergman Après la répétition. Subtil et sublime. » David Rofé-Sarfati, Toutelaculture
« Face à nous bât en effet le cœur du théâtre, au sens le plus noble, le plus antique du terme (...) Liautard étoffe les réflexions de l’auteur par de captivants tableaux vivants des personnes qui vivent le théâtre et nous le font vivre à travers eux. » Céline Coturel, theatreactu
Dans le titre de sa « pièce pour la télévision », Bergman nous annonce d’emblée que l’on est dans quelque chose de l’ordre de l’obscène (étymologiquement : ce qui ne doit pas être sur scène). De l’obscène au carré si l’on ose la formule, car la répétition elle-même n’est pas destinée à « faire spectacle ». L’intimité de l’intimité en quelque sorte. C’est précisément ce degré d’intimité, ou d’obscénité, qui est ici notre « combustible » ; qui alimente notre joie à jouer.
Obscénité qu’il y a pour une actrice à laisser apparaître, dans le cours de la représentation, la femme qu’elle est ; obscénité pour un metteur en scène de laisser apparaître le metteur en scène qu’il est. Les personnes sous les personnages, et les personnages sous les personnes. Nous nous engageons (avec beaucoup de légèreté) dans un réalisme qui ferait de cette « confusion » un principe esthétique, une source de plaisir à la représentation.
Dans Scènes de la vie conjugale déjà, l’obscénité était « à l’étude » ; notre enjeu consistait à représenter la relation conjugale dans sa trivialité, sa violence, sa vérité, sa beauté. La représentation devenait exposition. Après la répétition est la poursuite de cette étude.
Nicolas Liautard
« Bergman fait oeuvre du tragique de l’amour : fatalité de la séduction (magie du ravissement, du rapt) et fatalité de la souffrance (douleur du désir lui-même, douleur de la séparation). À côté des grands motifs de son oeuvre, comme le mensonge, le masque, le théâtre, le miroir ou la mort, la ragi-comédie de l’amour occupe une place considérable chez Bergman : depuis le « drame » heureux de la rencontre, jusqu’aux illusions perdues du couple. Félicité et tourments, paradis et enfer, magie et désenchantement, les liens entre les amants sont toujours doubles. Comme pour la magie de l’amour, il y a toujours deux côtés du théâtre : l’enchantement et le mensonge, le charme et la manipulation. L’expérience du théâtre a lieu chez Bergman sur le fond d’une connaissance précoce de la théâtralité comme jeu, représentation, imitation. » Sylviane Agacinski, Drame des sexes.
« Le lien entre les êtres ne fait que creuser la blessure de la solitude irréparable en rendant sensible cette impénétrabilité. Ce qui semble nous rapprocher creuse la distance et approfondit le manque : au fond (de chacun, de « nous ») « ça » ne peut pas marcher et, comme le voulait Strindberg, c’est cet élément tragique formellement indépendant de la (bonne) volonté qu’il faut appréhender, à défaut de pouvoir en maîtriser les conséquences fatales qui en découlent pour les êtres : au théâtre et au cinéma de plonger leurs scalpels dans cette chair vive des affects pour mettre à nu, exhiber et montrer aux yeux de tous ce qui nous pousse malgré nous à reproduire les mêmes illusions et à enchaîner les mêmes erreurs. » Olivier Cauly, Mise(s) en scène de la répétition
Magnifique mise en scène, sobre et inventive, d'une belle pièce
Pour 1 Notes
Magnifique mise en scène, sobre et inventive, d'une belle pièce
Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Navette : Sortir en tête de ligne de métro, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) garée sur la chaussée devant la station de taxis (départ toutes les quinze minutes, premier voyage 1h avant le début du spectacle) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.
En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).
Parking Cartoucherie, 2ème portail sur la gauche.