Argent, Dette et Music-Hall

• Music-hall

Dans un petit théâtre d’aujourd’hui, trois comédiens et un pianiste laissent pour une soirée leurs tracas en coulisses. Car ce soir c’est music-hall ! Tous les talents sont réquisitionnés. Travestis, paillettes et claquettes, magie, impros et ombres chinoises !

Dans un jeu de miroirs et d’allers-retours, le souvenir des années trente (quand on tentait de se divertir en chansons des traumatismes de la grande crise ) résonne avec notre époque, ambivalente et trouble. Des numéros de grand talent qui lèvent le voile sur la grande illusion aux origines de l’argent. Peu à peu, sur scène comme derrière le rideau, le clinquant se fissure, le vice s’immisce, les intérêts sont mis à jour, à tout moment la bulle menace d’éclater, laissant place peut-être à une autre donne...

Par la compagnie Tro-Didro.

• La presse

« Un spectacle de music-hall aussi plaisant que pertinent. (...) On s'emeut, on rit beaucoup, preuve que le talent paie. » AA, Le canard enchaîné, 4 mars 2015

« Dispensée avec humour et générosité, cette fantaisie proposée par la Compagnie Tro-Didro, sans images vidéo, micro ni boule à facettes, ravira les amateurs de spectacle vintage délivré " dans son jus " . » Froggy's Delight

« Divertissant, en dépit de son thème très sérieux, l'argent, il sent l'amour et l'eau fraîche, la bohème propre aux saltimbanques. Il fait même penser à Fellini, c'est dire son charme offensif ! » Le Monde

« Antonio Interlandi et Armel Petitpas sont épatants de souplesse pour passer du théâtre au chant. Quant au piano alerte de Daniel Glet, il séduit avec son inénarrable " Vache à mille temps " , bel hommage à Brel qui n'en reviendrait pas. » Le JDD

• Répertoire

La Fortune (Pierre Alberty - Alcib Mario) 1932
Le Fric (les frères Jacques) 1968
Bien chapeaute (Albert Willemetz - Henri Christine) 1918
Antonio (Raymond Vincy - Georges Dervaux) 1941,
La Crise est Finie (Waxman - Colpe - Jean Lenoir) 1934,
Je Cherche un Millionnaire (Arthur Freed - H. Brown - Marc Cab - Léopold de Lima) 1938
Un petit peu d'argent (Yvette Giraud)
La vache a mille francs (Jacques Brel/Jean Poiret) 1961
Dollar (Jean Villard) 1932,

Medley
Ah ! Si j'avais un franc cinquante (Boris Vian) 1947
Money, Money, Money (Bjorn Ulvaeus - Benny Andersson) 1976
Money (John Kander - Fred Ebb) 1966
Y'en a marre des pauvres (Didier Super)
Ah si j'avais des Sous (Gilbert Becaud)
Material Girl (Peter Brown/Robert Rans)
Youkali (Kurt Weill - Roger Fernay) 1935

• Note d’intention des auteurs

Dans la vie, il y a deux grands mystères : l’amour et l’argent. L’origine de l’argent reste un grand mystère, voilà un sujet ! En se renseignant, notamment à partir du documentaire L’argent dette du canadien Paul Grignon, nous avons choisi de nous appuyer sur la forme du music-hall, une forme de divertissement populaire né au 19ème siècle en Angleterre. Ce contraste entre le fond et la forme, sur un ton ludique, divertissant et structuré permet d’introduire un regard critique et incisif. Nous nous sommes intéressés au répertoire de chansons d’entre-deux guerres, sur fond de folle croissance et de crise noire, et aussi à d’autres chansons plus contemporaines, sans oublier les compositions originales de Daniel Glet qui complètent et contrastent le tableau.

À partir de jeux de rôles, d’improvisations et d’allers-retours, l’écriture s’est peu à peu déployée. Entre les numéros, le spectateur a accès aux coulisses du music-hall où les trois interprètes se confient sur leur propre rapport à l’argent. Peu à peu, au sein des numéros eux-mêmes, le clinquant de l’argent se ternit et est remis en question. La figure de la dette apparait. L’être humain apparaît derrière le masque et se dévoile avec ses incertitudes et ses incohérences. Cette remise en cause enfle jusqu’au chaos,... vers peut être une nouvelle donne.

• Note d’intention des metteurs en scène

Pour figurer ces clivages, nous avons imaginé un plateau qui installe ces deux espaces.

Nous avons voulu nous servir des fondamentaux du music-hall en les rendant contemporains. Nous en respectons le code, rigoureux et frontal, avec ses rampes aux couleurs crues et son rideau, tout en y introduisant des éléments de référence moderne, et un fil rouge entre les numéros. Par un jeu de lumière, l’espace des coulisses, lieu où les artistes se démaquillent et se montrent sous leur vrai jour, apparait en contre point.

Dans le jeu des acteurs, cela nous a intéressé d’explorer l’endroit où le masque du meneur de numéro (plein d’énergie et d’entrain) se fissure au fur et à mesure que la vraie nature de l’argent se révèle et commence à peser sur la relation entre les trois protagonistes.

Les scènes en coulisses, plus réalistes, ont permis de créer des personnages complexes avec des points de vue différents avec lesquels le public peut s’identifier. Les personnages basculent dans un jeu plus formel et haut en couleurs dès qu’ils entrent « en scène ». Mais au fur et à mesure de la soirée les frontières deviennent poreuses et les repères éclatent.