C’est l’histoire d’un figurant de cinéma, un de ces artistes «de complément» sans qui aucun film n’aurait une quelconque crédibilité. Toute sa vie est nourrie par la passion qu’il éprouve pour un acteur : Michael C. Il connaît tout de sa vie. Il collectionne tous les articles de presse et interviews le concernant. Il tourne uniquement dans les films où joue Michael C.
C’est l’histoire d’une passion qui phagocyte cet artiste de complément. Il va tenter de se rapprocher de Michael C : il va violenter son ex petite amie, prendre le train pour aller à la rencontre de sa mère à Clermont-Ferrand. Cette vieille femme va bouleverser sa vie. Une amitié profonde va naitre entre eux. Elle aussi est abandonnée par Mickael C, elle aussi collectionne tout de lui (articles, interviews, photos), elle aussi est profondément seule.
A eux deux ils vont commettre l’irréparable.
J’ai écrit ce texte par accident. Mon premier projet était celui d’adapter une nouvelle de Nabokov « La vénitienne » qui raconte une fascination qu’un homme éprouve pour un autre (son statut social, sa réussite auprès des femmes, son charisme). Cette nouvelle parle également du lien indéfectible que deux êtres en mal d’identité peuvent construire et du trouble qui en résulte. Mais très vite je me suis aperçu que ce qui m’intéressait dans ce texte était une question plus profonde : celle de la perte de l’identité et du double.
L’univers du cinéma (où le rêve et la réalité ne cessent de se côtoyer) et plus particulièrement celui des figurants m’a semblé très approprié pour développer cette passion dévorante. Le figurant n’existe que par rapport aux acteurs, l’un ne peut pas vivre sans l’autre. Il est aussi le lieu de la fabrication des mythes et de la vénération de l’image iconique. L’idée était aussi de faire voyager le spectateur dans le labyrinthe psychologique d’une personne qui bascule dans l’irréparable sans violence ni hystérie juste par passion.
Différents personnages peuplent l’univers de cet artiste de complément : Mickael C bien-sûr (acteur qui a réussi mais qui est devenu un peu blasé), un homme qui travaille dans une agence de casting de figurants, la meilleure amie de cet artiste de complément (qui tente de le raisonner mais en vain), la mère de Mickael C (vieille femme isolée et abandonnée par son fils), l’ex petite amie de Mickael C... Cette galerie de personnages permet au spectateur l’identification et l’aide à suivre le récit de son expérience. J’ai voulu nourrir et rythmer le texte de citations d’articles, d’interviews de Mickael C que le personnage récite religieusement. Ses mots deviennent pour lui une véritable nourriture spirituelle et ils modifient ses pensées.Il ne va plus regarder la réalité que par le prisme de ces aphorismes.
Jacques Dupont
Quand Jacques m’a proposé son texte, j’ai été heureux et flatté. Heureux de me plonger dans cette histoire hors du commun, et flatté d’être un metteur en scène désiré plutôt que désirant. Le défi, c’était de faire exister avec un seul acteur tout un univers et toute la galerie de personnages qui peuplent cet univers. Certes, je savais que le travail de Charlotte Villermet nous y aiderait et même sublimerait nos recherches. N’empêche, il a fallu construire, façonner, rajouter des couches, polir, aiguiser... Comme des artisans. C’est pour moi l’essence même de mon métier. MISE EN SCÈNE Le spectacle, comme je l’imaginais, ne devait être qu’une succession d’interrogations posées au public. Sommes- nous face à un psychopathe, un tueur en série, un amoureux transi, un personnage « banal », ou juste un « figurant »... ?
C‘est en explorant toutes ces questions et évidemment en y apportant nos propres réponses que le personnage est né et a pris corps. J’ai toujours été fasciné par cette notion d’amour fou, infini. Je pense que le théâtre est le lieu où l’on peut traiter cette thématique car il est le lieu de tous les possibles même les plus abominables et les plus terrifiants. Tout en essayant au maximum de rester ludique et léger, l’idée restait tout de même de raconter ce parcours qui mène à l’irréparable, au point de non-retour.
Pour cela, je me suis appuyé sur l’univers visuel que nous avions défini mais surtout sur la personnalité de Jacques que je connaissais très bien comme acteur. Il a pour moi cette qualité rare et précieuse de se confondre avec celui qu’il joue, de pouvoir être ce monsieur « tout-le-monde » auquel, au départ, chacun peut s’identifier.
C’est un postulat de base essentiel pour ce personnage qui doit nous surprendre, nous émouvoir et finalement nous glacer le sang. Au final, et grâce aux efforts conjugués de toute l’équipe artistique, nous sommes parvenus à accoucher de « notre monstre », sorte d’Hannibal Lecter aux allures de bonhomme. Je crois que le public prendra plaisir à se perdre avec lui et qu’il fera raisonner en chacun de nous les traces de cet absolu qui nous fascine autant qu’il nous effraie mais qui reste peut-être la quête ultime de toute une vie.
Damien Bricoteaux
Telerama : " Tour à tour fragile et inquiétant, exalté et naïf, Jacques Dupont nous entraine dans le labyrinthe psychologique d un être ne vivant qu'à travers l'autre...la performance d acteur est indéniable " (Michele Bourcet) 24 décembre
Theatrorama.Com : " Jacques Dupont, en idolâtre se révant idole, organise son propre montage avec une précision d'orfèvre fanatique " (Cathia Chabre) 17 décembre
Toute la culture.com : " Un thriller ou l'amour passionnel s'incarne dans une adulation dévorante.. " Precillia Rondax- 15 décembre
France inter : " Thriller théâtral très bien écrit..Jacques Dupont est formidable dans ce rôle de fan un peu trop collant...Une très belle découverte " Stéphane Capron.
Kourandart.com : " comment Pierre Richard devient Norman Bates. Objet rare à découvrir ! " 14 nov 2014
Pariscope le 29 octobre 2014 : «Ecriture pointue, mise en scène ingénieuse, Jacques Dupont interprète ses personnages avec l aisance des bons comédiens. La fin va vous surprendre !»
Le Monde.fr : " Jacques DUPONT saisissant, dompte les démons de son personnage dans un monde, symbolisé par des meubles ménagers cruellement froids. La mise en scène sobre et pointilleuse de Damien BRICOTEAUX met en valeur le grain de sable qui se moque de la mort avec panache ! " 12 Sept.14
Froggy's Delight : " Sous la direction de Damien Bricoteaux et dans l'astucieuse scénographie graphique conçue par Charlotte Villermet, ballet d'éléments géométriques que sont l'électroménager d'une cantine de cinéma, Jacques Dupont, habité par son personnage, délivre une étourdissante prestation. " 14 Sept.14
Spectacles Selection : " Jacques Dupont campe les diverses figures entre banalité du quotidien et folie d une exaltation croissante. On rit beaucoup, on frémit dans un pressentiment. " 13 Sept.14 Fou de Théâtre.com : " Jacques Dupont, tour à tour lunaire, fragile, énigmatique, glaçant, donne une dimension fascinante à celui qu’il incarne. Et ce grâce à un jeu posé, complexe, maîtrisé. Du bel ouvrage ! " 16 Sept.14
Théâtres.com : " Jacques Dupont soulève ici avec drôlerie et acuité un pan du problème de la perte d'identité...En rythmant son texte de citations de son idole, son personnage assoit une méticulosité et une rigueur qu’on retrouve aisément dans l’architecture de cette belle pièce. Un petit bijou à découvrir ! "
Théâtre.com : De Jardin à Cour avec Marie Ordinis : " A-t-on vraiment rêvé ? Oui parce qu’on est au théâtre et qu’on a eu droit à un spectacle de qualité et de grande générosité. Et aussi qu’on a ré-invoqué certains de nos pères : Ubu avez-vous dit, voire Ionesco ? Ou même les deux, mon général. " 19 Sept 14
Time Out Paris : " A lui seul, aidé par une scénographie astucieuse et une mise en scène intelligente et invisible, Jacques Dupont retient l’attention entière de son public. Un récit efficace et plein de sensibilité, une leçon d’acteur ! " 23 Sept.14
Le Blog de Phaco : " C’est un pur exercice de style (…) C’est une fable tragi-comique d’aujourd’hui qui pourrait s’intituler « le Nunuche et le Puissant »…Artiste de complément, c’est un peu Ubu Dingo avec un zeste du Persona deBergman ! ! ! " 22 Sept.14
Gracebertrand.com : " C'est super captivant ! COUREZ-Y ! ! " 17 Sept.14
Une bonne histoire et un bon comédien : cocktail idéal pour une bonne soirée. J'encourage le public à aller voir ce bon artiste de près. On est transporté.
Une bonne histoire et un bon comédien : cocktail idéal pour une bonne soirée. J'encourage le public à aller voir ce bon artiste de près. On est transporté.
6, rue Pierre-au-Lard 75004 Paris