Audrey Vernon - Chagrin d'amour

• La psychologie du chagrin d'amour

Dans une conversation drôle et touchante avec son souffleur invisible, la comédienne interroge avec pertinence la perte de l'être aimé, le sentiment d'abandon, le vide créé par la séparation et les moyens de survivre à ce chagrin. Avec ses références historiques, scientifiques ou plus improbables, elle réussit la prouesse de faire se côtoyer Nietzsche, Freud, Racine, Dalida, Maria Callas et Jennifer Aniston, ses dialogues truculents et à travers un dispositif mêlant, son et vidéo, Audrey Vernon s'adresse à tous nos sens et fait vibrer notre cour dans un spectacle unique et irrésistible !

« C'est un spectacle uniquement réservé aux célibataires, veufs, déprimés, désespérés, à ceux qui ne mangent plus, ne dorment plus, ceux qui songent à se jeter dans la Seine dès qu'on pourra à nouveau s'y jeter, c'est un spectacle contre ceux qui disent « ça va passer », « un de perdu, dix de retrouvés » etc. Envoyez-moi tous ceux que vous ne supportez plus, les indélogeables de votre canapé, ceux qui chouinent, qui pleurent, qui loghorrent... Ce spectacle est fait pour eux ! Attention, avec de vrais morceaux de Phèdre dedans... » Audrey Vernon.

• La presse

« Cette trentenaire à tout pour elle : le don d'écrire des textes à la fois poétiques, sarcastiques, et drôlement intelligents ; d'embarquer le public dans une histoire universelle et nourrit de références bien choisies ; de jouer les fausses ingénues et les vraies bavardes avec une incroyable élocution. Elle nous happe et nous captive, transformant le chagrin d'amour en épopée dont on ne sort pas indemne mais sûrement grandi. »  Le Monde

« C’est à la fois intelligent et plein de poésie, grave et léger, parfois absurde. Un petit ovni d’où l’on ressort grandi, dans lequel Audrey Vernon fait mouche par son écriture et son jeu sensible. Elle nous touche en plein cœur. » Télérama

« Audrey Vernon est avant tout une comédienne et auteure de talent, peut-être l’une des plus douées de sa génération. (...) Avec Chagrin d’amour, elle livre un véritable petit ovni sur la tragédie de la rupture amoureuse où elle réussit la prouesse de faire se côtoyer Nietzsche, Freud, Racine, Dalida, Maria Callas et Jennifer Aniston. » Cheek Magazine

• Note d'intention du metteur en scène

En lisant Chagrin d'Amour, j'avais la sensation, page après page, qu'Audrey me vengeait du mien. Qu'elle le prenait à la gorge, à mains nues, et lui faisait son affaire, à ma place, comme le ferait la plus bienveillante des amies.

C'est cela qui m'a séduit dans le texte, une femme -en proie au chagrin- nous venge des nôtres. Et c’est ce qui m’a donné envie de travailler sur ce spectacle. Venger toutes les âmes endolories qui s’assoient dans le noir des théâtres.

Bien sûr, en grand adorateur de Racine, en amoureux de l’alexandrin, j’ai adoré la place accordée dans le spectacle à Phèdre, véritable gageure pour une Actrice.

Je me suis aussitôt dit « voilà c'est aussi ça l'histoire » ! Chagrin d'amour c'est l'histoire d'une actrice qui ne peut pas envisager le dénouement tragique écrit par Racine. C'est l'histoire d'une jeune femme, d'une désespérée qui se jette en scène pour sauver son personnage. Qui se bat à mains nues, encore une fois, contre le Destin. J'ai trouvé ça beau. Rare. Farfelue et sensible.

Nous avons travaillé dans ce sens-là, presque à rebours de la Comédie. Nous avons traversé ce Chagrin et nous sommes confrontés à la tragédie de Phèdre et à celle de son Actrice. Et pour cette traversée, Audrey et moi avons mêlé nos peines, Audrey a ri sur les miennes, j'ai ri sur les siennes. Phèdre continue de mourir, mais nous nous allons bien !

Vincent Dedienne

• Note d'intention de l'auteur

Chagrin d’Amour est un seul en scène autour du Psychisme.

J’ai remarqué qu’il n’y avait pas de spectacle comique autour du deuil, de la rupture, du manque, du Chagrin d’Amour, il existe beaucoup de chansons mais peu de films, de pièces et même de livres. Ce spectacle explore l’après, quand l’autre est parti qu’il ne reste que l’absence, une absence qui prend toute la place.

Le chagrin d’Amour est une relation de soi à soi, l’autre n’a que peu de choses à voir avec ce sentiment, ce vide, ce manque. J’ai remarqué que beaucoup de femmes et d’interprètes en particulier étaient mortes dans ce combat. En partant de la trame de Phèdre, cela m’a permis d’explorer ce vide chez les grands interprètes tragiques, Maria Callas, Dalida, Edith Piaf, Marilyn Monroe toutes très fortes dans leurs carrières et extrêmement faibles face à ce sentiment d’abandon. Je n’arrivais pas à comprendre aussi comment l’immense amour du public n’étais pas suffisant pour elles, pour leur donner le goût de vivre. C’est un spectacle expiatoire qui explore le sentiment dans toute sa morbidité, sa peur de la mort, du suicide, du destin tragique de Phèdre. Je me suis aussi aperçue que jouer n’est pas un acte anodin, qu’il implique une adrénaline, un sentiment de vie si fort que la vie quotidienne peut paraître fade à côté et entraîner un goût du tragique permanent.

Cette pièce sans avoir rien de personnel est très autobiographique. Ce n’est pas le chagrin d’Amour lui même mais une création de chagrin d’Amour... Ce n’est pas la réalité du sentiment mais une création autour du sentiment... Quand Cézanne peint des pommes ce ne sont pas les vraies pommes même si ce sont de parfaites créations de pommes. J’ai essayé de transcrire l’intensité, la vérité d’un chagrin d’Amour parfait. A travers ce personnage de comédienne casse pieds, logorrhéique, excitée, dysphorique, désespérée, obsessionnelle et qui ne veut pas que Phèdre meure car son ambition est de sauver toutes les femmes du chagrin d’amour, elle ne veut plus que personne ne meurt de ça... Elle discute avec son souffleur Georges qui est son opposé, le bon sens, l’acceptation de la vie telle qu’elle est, sans révolte mais avec une douceur terrienne.

J’ai choisi de mêler différentes techniques, son, vidéo... Afin d’explorer les 5 sens et faire le tour psychique d’un Chagrin d’Amour.

C’est un spectacle à la fois drôle, mais toujours, très documenté et j’espère émouvant.

Audrey Vernon