Ay Pepito

Xavier Lot nous livre en image, en parole et en danse ses souvenirs d’enfance.

« Avant, quand les adultes parlaient du travail, ils insistaient sur la transmission des savoirs d’une génération à l’autre !! » Le père de Xavier Lot, ouvrier chez Belin, était de ceux-là. Après la délocalisation de l’usine, le chorégraphe revient sur les lieux des anciens ateliers de production, transformés en friche culturelle, et donne la parole à ces hommes et à ces femmes anciens ouvriers.

Aïe Pepito est un documentaire-chorégraphique en deux parties, comme si les images donnaient du sens au mouvement.

La soirée débutera par Aïe Pepito le documentaire témoins de la mémoire collective de toute une cité. Ensuite, Xavier Lot présentera Aïe Pepito le solo dansé faisant le lien entre deux générations, entre un père et un fils, et pause la question : Comment devient-on danseur lorsqu'on est enfant d'ouvrier de l'usine ?

Le ton de la pièce est sec, vrai, physique. Xavier Lot « marche » son texte, pousse une table, la tire, comme tout le poids de ses souvenirs. Il recrée le mouvement en lieu et place des machines à façonner, des fours, des pétrins, des balancelles, de ces hommes et de ces femmes qui faisaient vivre ces mécaniques. Sur les points de repères collectifs se tisse le déroulement de l'histoire personnelle. A la répétition sans fin des gestes accomplis par l'ouvrier des années soixante répond celle des exercices interminables du danseur.

Doutes, échecs, constat de la quarantaine, sans auto complaisance. Ses souvenirs dressent un tableau pessimiste, celui du bilan que l’état du monde peut inspirer, sur un fond de mondialisation alors que les ex-usines Belin se vident.