Les cantates de Bach vont résonner dans la Chapelle Royale, un moment suspendu.
Correspondances, qui se consacre depuis sa création en 2009 à la musique française, est entré en territoire allemand dix ans plus tard par les rives de la mer Baltique. L’ensemble a ainsi joué la musique de maîtres germaniques du Nord du XVIIe siècle, mais aussi de beaucoup de musiciens voyageurs qui naviguaient alors de cour en cour depuis la Hanse jusqu’au Danemark. Dietrich Buxtehude, organiste célèbre de Sainte Marie de Lübeck, est le maître incontesté de ces terres en ce temps.
De Paris et de Lübeck, la convergence de ces deux ruisseaux nous amène naturellement à la musique du jeune Johann Sebastian Bach. Ce musicien, formé en grande partie par sa curiosité insatiable des créations musicales qui l’ont précédé ou de celles de son temps, avait connaissance dès ses plus jeunes années d’un répertoire considérable. Sa bibliothèque musicale en atteste : la musique française y est en bonne place avec les œuvres de François Couperin ou de Nicolas de Grigny. Il avait rencontré à Lunebourg nombre de musiciens français dont un élève de Lully. Bach aura tout au long de sa vie une affinité particulière avec la musique française. Avec Charpentier ou Rameau il possède d’ailleurs un goût particulier pour les lignes musicales entremêlées, un dosage délicat entre une sensibilité à fleur de peau, une intelligence absolue du texte et une science dépassant de loin ses contemporains. C’est d’ailleurs encore un point commun entre ces trois génies : de leur vivant et même plus tard, ils sont jugés trop savants !
À Mülhausen donc, Johann Sebastien Bach arrive en poste en 1707 : c’est là qu’il compose ses toutes premières cantates (la toute première serait la BWV131). Ce genre marquera durablement sa carrière et son œuvre : il en constitue l’épine dorsale. Dans ces premières œuvres, son propre génie y côtoie avec bonheur l’inspiration de ses maîtres, en premier lieu celle de Buxtehude. Bach n’occupe son poste à Mülhausen que pour quelques mois avant de rejoindre une meilleure position à la cour de Weimar. C’est dans ce court séjour que naissent les quatre cantates splendides qui composent ce programme.
Sébastien Daucé leur rend une musicalité profonde et une beauté exceptionnelle.
Au programme :
Christ lag in Todesbanden BWV4
Nach dir, Herr, verlanget mich BWV150
Actus Tragicus BWV106
Aus der Tiefe ruf’ich Herr zu dir BWV 131
Château de Versailles, Place d'Armes 78000 Versailles
Entrée par la Grille d’Honneur. L'accès aux salles se fait par la Cour d'Honneur Porte B.
Voiture : Par l’autoroute A13 et A86, sortie Versailles Château.