Habitué des scènes parisiennes, et de Chaillot tout particulièrement, le Centre Chorégraphique National Ballet de Lorraine a balayé des horizons divers, se glissant dans la modern dance de Karole Armitage, l’écriture de Jean-Claude Gallotta, celle de Michèle Noiret ou encore dans l’histoire des Ballets russes. Nouveau cap cette fois-ci pour ce programme au doux titre de Désirs : une rencontre avec des chorégraphes du continent africain ayant tissé des liens très forts avec la France.
Boyzie Cekwana, d’Afrique du Sud, crée ainsi Crossworlds puzzles, tels les mots croisés des journaux « comme pour donner vie aux mots et les faire se déplacer pour donner du sens aux lettres ». Huit danseurs se glisseront dans ces lignes de fuite.
Un des sens des Tunisiens Aicha M’Barek et Hafiz Dhaou parle de désir, de cet « intime qui donne une légitimité à notre prise de parole. Mettre à l’épreuve notre façon de suggérer l’intime face à des hommes et des femmes, face à leurs corps et leur différences ». La danse comme résonance de l’un à l’autre.
Enfin Fïlaa (« deux » en langue dioula) des Burkinabés Seydou Boro et Salia Sanou part du duo, de la « dualité qui est source d’imagination, de complémentarité, de regards croisés, de longue marche, de consensus et d’antagonismes ». Au son du ngoni (sorte de luth africain), le Ballet de Lorraine prendra alors des chemins de traverse, une danse buissonnière qui lui va bien.
Philippe Noisette
1, Place du Trocadéro 75016 Paris