Belén Maya n’est pas une inconnue du public de Chaillot. Véritable enfant de la balle, version flamenco, fille de danseurs, Carmen Mora et Mario Maya, elle a étudié le classique espagnol, le jazz, le contemporain et le flamenco à Madrid avant le passage obligé à Séville.
Première danseuse de la Compagnie Mario Maya, elle a depuis prouvé par elle-même son talent, en soliste flamboyante et âme d’une troupe. De Belén Maya & Mayte Martín à Dibujos, ses créations l’ont installée au firmament. Son style, avec des postures géométriques, son travail sur la robe à traîne, ses alegrías somptueuses font de Belén Maya un choc. Elle nous revient, seule danseuse en scène, accompagnée du chanteur Jesus Mendez, révélation du chant flamenco gitan de Jerez, et du guitariste Rafael Rodriguez, pour montrer un flamenco au plus près du corps, presque intimiste.
Sans affectation, Belén Maya va chercher au plus profond de son être la force d’incarner ce feu intérieur. Toujours à la jonction de la tradition et d’une modernité assumée – sublimée ? –, Belén Maya ose la « nudité de la danse », le mouvement simplement offert aux esprits du flamenco. Et à nous autres, spectateurs.
Philippe Noisette
1, Place du Trocadéro 75016 Paris