Bérénice est pour moi La pièce de Racine. Bérénice est intemporelle. Pas de mythologie, pas d’héroïsme pompier, pas de grandiloquence, pas de bondieuserie, pas de bavardage, Racine en finit avec les effets cornéliens en écrivant la plus intime des tragédies. Féminine même, diront certains…
Qui ne se reconnaît pas dans ces personnages, peu importe qu’on les nomme reines, rois ou empereurs ? Torture du cœur et de l’esprit, conflit éternel entre abstraction du pouvoir et concret du sentiment : une pièce sur le conflit de désirs, voilà ce qui me passionne et traverse les siècles, servie par les vers les plus sublimes, les plus musicaux de toute la langue française.
Je ne peux pas lâcher Bérénice. J’y reviens donc. Elle m’obsède. Elle contient tout le théâtre, ou presque. J’en avais déjà murmuré sur le plateau des Bouffes quelques vers, en secret, me formulant une promesse, secrète elle aussi. Voici qu’aujourd’hui cette promesse est tenue.
Lambert Wilson
Est-il possible que nous soyons allés écouter les mêmes vers qui n'étaient pour moi, ce soir-là, que subtils vecteurs d'une émotion tangible, des jeux de lumière inspirés du théâtre grec tel qu'il est joué encore à Epidaure et des acteurs dont la diction imprime à chaque mot son sens originel ? Mise en scène dépouillée certes, mais qui laisse ainsi au texte toute sa magnificence.
Dans un si beau théâtre, de si beaux acteurs, une si belle pièce, de si beaux vers... inaudibles. Pas l'acoustique non, mais le sens. Quel manque de ruptures, d'incarnation, de subtiles variations. Monocorde, monotone, monochrome. Etonnant que quelqu'un d'aussi intelligent ait laissé exister une mise en scène si indigente et dépourvue de point de vue. Gachis. Mais peut être était-ce un mauvais soir. Espérons.
Est-il possible que nous soyons allés écouter les mêmes vers qui n'étaient pour moi, ce soir-là, que subtils vecteurs d'une émotion tangible, des jeux de lumière inspirés du théâtre grec tel qu'il est joué encore à Epidaure et des acteurs dont la diction imprime à chaque mot son sens originel ? Mise en scène dépouillée certes, mais qui laisse ainsi au texte toute sa magnificence.
Dans un si beau théâtre, de si beaux acteurs, une si belle pièce, de si beaux vers... inaudibles. Pas l'acoustique non, mais le sens. Quel manque de ruptures, d'incarnation, de subtiles variations. Monocorde, monotone, monochrome. Etonnant que quelqu'un d'aussi intelligent ait laissé exister une mise en scène si indigente et dépourvue de point de vue. Gachis. Mais peut être était-ce un mauvais soir. Espérons.
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