Au mois de juin 2002, Bernard Lubat est venu jouer durant quinze jours à l’Européen. Cette série de représentations, juste après les élections “tumultueuses” du printemps, fut l’occasion pour cet improvisateur jazz-errant de réagir à chaud et en tempo à l’actualité du moment.
Gageons que pour son retour à l’Européen durant tout le mois de juin 2003, au piano, à la batterie, à l’accordéon ou encore à la tambouille, et au vu des récents événements, ce fou du solo allumé aura bien des avis à nous faire partager. Un spectacle intitulé “ Vive l’Amusique ! ” pouvant rimer avec un décalé-décapant “ Vive l’Amérique ! ”…
“Bernard Lubat, batteur de démesure. Qu’est-ce qu’on pourrait dire d’un vieux Lubat dictionnarisé : “Compositeur improvisateur du début du XXIe siècle, génial multi-instrumentiste, a fondé la Compagnie Lubat de Gasconha en1978.” De Lubat vivant, on ne dira rien, essayer de l’entendre. Le voir tous les soirs. Il n’a pas grand chose d’un gourou, sauf la couleur. Son autobiographitique ne parle pas de lui, elle parle de ce qui nous attend. Pour peu que nous apprenions à rire (et la musique, toute).”- Francis Marmande, Le Monde
“Free, fou, fier. Lubat seul en scène, c’est à la fois l’avant-garde et la critique de l’avant-garde, sa mise à distance, sa satyre. Une musique appartenant autant au free jazz qu’au bal musette, forcément inquiétante pour qui aime les catégories bien délimitées. Pour transgresser ainsi les frontières sans y perdre sa bonne humeur, il fallait un musicien délibérément timbré, fièrement fou, un de ces personnages de bande dessinée capable de descendre de vélo pour se regarder pédaler - c’est un don rare que possède Bernard Lubat. On sort de là renouvelé.”- Bertrand Dicale, Le Figaro
“L’hallu Lubat. En perpétuelle jouissance des mots, l’enjazzé à la déjante facile balance d’un rap engagé, passionnément effeuillé, ponctué sporadiquement d’un “dimanche” subliminal venant rappeler le couperet du langage des urnes, pour décocher en divagation rythmique les fléchettes-ventouses de ses pistolets percuteurs sur la culture de “la France d’en haut”. Et amener, sans en avoir l’air, par un ballet de balles de ping-pong dans son piano, à l’écoute de la musique contemporaine. Fichtre ! Drôle et grave, aigre-suave, l’irréductible joue de l’espace, en descendant voir “la France d’en bas”, au plus près des entendants. Méli-mélo samba-musette, blues des maux, funk de l’estaminet...”- Dominique Queillé, Libération
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