Nous sommes au cabaret dans un décor en toiles peintes et palissades de bois. Quatre chanteuses, danseuses et actrices, grimées de noir et travesties, parodient les shows les plus populaires de la culture afro-américaine. Indifféremment, d'un tableau à l'autre, elles se métamorphosent en caricatures d'hommes et de femmes qui ont contribué à la reconnaissance des coon songs, du blues, du soul, du R'n'B ou du rap.
Au cours de parades, de sketchs, de chants et de danses et sans épargner personne, elles reproduisent avec outrance, des attitudes, des tics de langages et des codes vestimentaires que nous reconnaissons tous.
D'où viennent toutes ces images ? En quoi sont-elles fondées ? Black’n’blues est un voyage qui nous fait traverser 150 ans d'expressions et de formes issues de la culture américaine. Pour construire son récit, le chorégraphe Mark Tompkins s'est inspiré du minstrel show, divertissement populaire né aux États-Unis au XIXe siècle, qui exposait sur scène, l'archétype du Noir tel que le voyaient les Blancs. À sa façon, il emprunte au genre la mécanique du rire et de la provocation, pour témoigner d'une culture fondée sur des stéréotypes racistes et pourtant célébrée dans le monde entier.
Par la Cie I.D.A. Mark Tompkins.
211, avenue Jean Jaurès 75019 Paris