Elementen I - Room est le premier opus d’une série de pièces de Cindy Van Acker, toutes inspirées des éléments du géomètre et mathématicien grec Euclide, dans lesquelles les déplacements des danseurs, leurs positions dans l’espace, l’écriture du mouvement, le rythme des lumières utilisent des principes géométriques.
Sur cette toile de fond, Elementen I - Room, créée à l’invitation du CCN — Ballet de Lorraine, prend appui sur la pièce mythique du compositeur Alvin Lucier, I Am Sitting in a Room dans laquelle un texte, énoncé par le compositeur, est enregistré et rediffusé jusqu’à ce que les fréquences naturelles et résonantes du lieu se renforcent et prennent le dessus sur l’aspect concret de la voix et la compréhension des mots. « La répétition tend un fil autour duquel la perception voyage, varie sans cesse l’ambitus de son intensité et est forcée de se rendre active, de regarder et voir, d’écouter et entendre, de sentir et recevoir », explique ainsi Cindy Van Acker. C’est donc d’abord par ce choix radical de la musique que la question des limites, qui traverse toutes ses pièces, s’introduit dans Elementen I - Room.
Cette question irrigue bien sûr également le langage corporel, la chorégraphe opposant toujours une résistance à la virtuosité des danseurs, pour les pousser au-delà de leurs capacités, sur des terrains inhabituels, jeu auquel se plient avec brio les interprètes du CCN — Ballet de Lorraine. Elementen I - Room ouvre ainsi un terrain où peuvent s’aiguiser les perceptions et les sensations, ceux des interprètes comme ceux des spectateurs.
Chorégraphie : Cindy Van Acker
Musique : I Am Sitting in a Room - Alvin Lucier
Scénographie : Victor Roy
Pièce pour 16 interprètes, durée : 45 minutes
Interprètes : Jonathan Archambault, Agnès Boulanger, Guillaume Busillet, Matthieu Chayrigues, Pauline Colemard, Justin Cumine, Tristan Ihne, Vivien Ingrams, Nina Khokham, Laure Lescoffy, Joséphine Meunier, Marion Rastouil, Elisa Ribes, Yoann Rifosta, Carlo Schiavo, Luc Verbitzky
Avec son collectif La Veronal, basé à Barcelone et composé d’artistes venant de la danse, du cinéma, de la photographie et de la littérature, Marcos Morau a le désir de représenter le monde qui l’entoure comme un reflet de son propre univers intérieur. À l’invitation du CCN — Ballet de Lorraine, il se lance dans une nouvelle aventure, toujours désireux de se confronter à d’autres corps, dans de nouveaux contextes.
Pour cette pièce, il s’inspire du surréalisme et notamment du réalisateur Luis Buñuel. « Je pense que l’intuition, l’inconscient et le surréalisme sont d’un côté, l’analyse, la réflexion de l’autre. L’esprit d’un créateur peut ouvrir toutes ces portes. Buñuel et les autres nous ouvrent ces possibilités » dit le chorégraphe.
Le Surréalisme au service de la Révolution s’appuie ainsi sur la passion du tambour qu’avait le cinéaste, né à Calanda, en Aragon, où cet instrument était très présent. Lors de la semaine sainte, la tradition était de suivre « la route du tambour et de la grosse caisse » sur laquelle les hommes jouaient tous ensemble pour célébrer la mort du Christ. Pour le chorégraphe, le tambour doit être entendu comme un acte de pratique collective, une forme de système de communication où la diversité devient communauté, un instrument qui, comme l’évoque Buñuel, « pénètre l’inconscient collectif, fait trembler la terre sous nos pieds ».
« Un son isolé est un individu, une pensée, beaucoup de tambours forment une masse, la somme des deux est la révolution » affirme Marcos Morau.
Chorégraphie, création costumes : Marcos Morau
Scénographie : La Veronal
Dramaturgie : Pablo Gisbert, Tanya Beyeler, Roberto Fratini
Pièce pour 18 interprètes et 1 musicien, durée 30 minutes
Interprètes : Jonathan Archambault, Agnès Boulanger, Guillaume Busillet, Pauline Colemard, Charles Dalerci, Vivien Ingram, Tristan Ihne, Laure Lescoffy, Elisa Ribes, Yoann Rifosta, Ligia Saldanha
Percussionniste : Grégory Terendyj
Place Jean Jaurès 93100 Montreuil