Bienvenue au cabaret A.T.C
Esthétique de poupée russe
Panique à bord
« Chaos phonie sonore » et « songs » de cabaret
Construction en suite de mEtamorphoses
On entre dans un cabaret, accueilli par Melle Cicilli, femme affable et attentionnée. Des tables, des fauteuils, un bar et une estrade sont dispersés dans la salle. Le fauteuil est moelleux, comme le vin servi. Autour, un bal de comédiens. Certains montent sur scène faire leur numéro, d’autres viennent s’occuper de nous. Ils parlent une langue imaginaire et pourtant compréhensible.
Soudain, la poursuite qui éclairait la scène du cabaret se promène dans la salle avant de s’arrêter sur un sac abandonné au pied du comptoir. Stupéfaction et inquiétude s’emparent des comédiens. Une voix venue de nulle part ordonne et chacun (ré)agit.
La scénographie est une poupée russe. Au départ, un cabaret classique. Tout le monde fait ce qu’il peut pour vous faire passer une bonne soirée mais… la valise est découverte. Le dispositif sécuritaire apparaît, intégré au décor sous la forme d’une armoire à urgence. Les périmètres de sécurité se créent grâce à des rubans de signalisations, de scotchs et de cellophane tirés de l’armoire, comme autant de tentacules à a pieuvre sécuritaire.
Le rideau blanc de scène sert de fenêtre sur le monde et permet de voir vidéos, télé et internet. Il permet aussi de diffuser la vidéo surveillance… souriez, vous êtes filmés ! Et les accessoires présents sur les tables ou le bar deviennent des armes de destruction massive… Sopalin, cellophane, couteau à beurre… La jungle naît des enchevêtrements de tous les éléments ordonnés différemment tout au long du spectacle.
Un sac oublié ?
Une valise piégée ?
La panique s’installe.
Que faire ?
Qui est le coupable ?
Les personnages réagissent comme ils peuvent : certains cèdent à la panique, d’autres s’enflamment dans l’organisation sécuritaire. Tout ressemble à un immense « Jacques a dit » qui transforme les rapports et l’espace. Le cabaret devient un terrain à sécuriser par tous les moyens possibles dans le cadre de ces lois. Dans ce huis clos délirant, le monde extérieur semble virtuel.
Sur des écrans sont projetés des images détournées, fenêtres ouvertes sur l’extérieur : films de prévention, journaux télévisés, fenêtres internet, retransmission live d’images du cabaret par le biais d’une webcam. Elles donnent un arrière goût de réalité à ce flot de panique. Détournement pour créer une réalité fictionnelle…
Le spectacle est au milieu d’un dispositif sonore à deux temps. Les songs de cabaret sont des moments chantés par l’ensemble des comédiens sur des textes en rapport avec les conséquences médicales, physiques et mentales du fantasme terroriste. La musique est inspirée du cabaret allemand des années trente de Kurt Weil. Chaque song est comme une bouffée d’air dans le système sécuritaire qui referme ses crocs sur ses victimes consentantes.
L’environnement sonore participe à la fabrication de la toile d’araignée dans laquelle comédiens et spectateurs sont englués. Respiration constante du spectacle, l’environnement sonore permet de focaliser l’attention sur tel ou tel endroit, grâce à des gimmick musicaux associés aux personnages. Ainsi, quand les Uniformes se décident à agir, leur gimmick guide le spectateur à aller voir par là ce qu’il s’y passe.
Jungle de plastique
au nom du principe sécuritaire,
mais comment maîtriser le coupable ?
L’imagination au service ou contre la menace ? Cela fait partie des droits de l’homme qu’un Etat protège et rassure ces citoyens contre une menace terroriste. Mais peut-on protéger et rassurer sans renoncer à toute une série de libertés fondamentales ?
Après le 11 septembre, quasiment tous les pays démocratiques ont voté quantités de lois anti-terroristes. Et cela s’est reproduit juste après des attentats de Madrid. La lutte contre le terrorisme n’est pas une nouveauté pour la France, l’Italie ou l’Angleterre, qui ont connu plusieurs vagues d’attentats depuis une centaine d’années. La nouveauté se situe dans l’harmonisation internationale pour faire front commun. Les infractions terroristes sont commises intentionnellement par un individu ou un groupe contre un ou plusieurs pays, leurs institutions ou leur population, en vue de les menacer et de porter atteinte aux structures politiques, économiques ou sociales de ces pays ou de les détruire.
Quelles sont les limites d’application de ces lois ambiguës ? Quels sont les véritables risques d’une menace terroriste ? Il ne s’agit pas de dénoncer, de prendre parti, d’être pour ou contre une politique sécuritaire, mais de la questionner.
Que sommes-nous prêts à céder comme libertés pour se sentir protégé d’une menace terroriste ? Nous sommes incapables de mesurer la réalité de la menace, et c’est là que tient la force du terrorisme. Nos esprits et les experts en risque rentrent dans l’irrationnel et la peur panique.
Qui, dans le métro parisien, n’a pas déjà sursauté en voyant un sac abandonné ? Celui-ci est-il piégé ?
En France, notre quotidien est rythmé par le plan Vigipirate.
Les annonces dans les gares et les alertes nous sont devenues naturelles, les restrictions de libertés et la panique, ordinaires.
J'ai adoré ce spectacle complêtement délirant et pourtant très profond! C'est très culotté, très burlesque, bourré d'idées loufoques, on jubile avec des comédiens qui s'en donnent à coeur joie et on réfléchit aussi: un vrai médicament contre nos peurs, ce spectacle devrait être remboursé par la sécu, à prescrire à tous sans contre indication! Génial!
J'ai adoré ce spectacle complêtement délirant et pourtant très profond! C'est très culotté, très burlesque, bourré d'idées loufoques, on jubile avec des comédiens qui s'en donnent à coeur joie et on réfléchit aussi: un vrai médicament contre nos peurs, ce spectacle devrait être remboursé par la sécu, à prescrire à tous sans contre indication! Génial!
15, rue du Retrait 75020 Paris