Après sa carrière de footballeur, Eric Cantonna a été acteur de théâtre et de cinéma -pour Alain Corneau et Ken Loach notamment- il a fait de la peinture, de la poésie, de la photographie non des hobbies mais en prolongement d’une œuvre globale. Ne manquait à cette quête impérieuse que la musique.
« Au-delà de la ligne de touche, il n’y a rien » affirmait Jacques Derrida, philosophe qui s’était rêvé footballeur dans sa jeunesse. Cette assertion, Éric Cantona n’a jamais cessé de la contester. Surtout depuis le 11 mai 1997 où, au terme de son dernier match, il échangea son maillot de Manchester United frappé du numéro 7 avec un adversaire avant de regagner les vestiaires et clore ainsi une carrière à nulle autre pareille, plus proche de celle d’une rock star que d’un avant-centre lambda. Depuis celui qui fut baptisé tour à tour l’« enfant terrible », le « wild boy », le « brat » (sale gosse), mais aussi le « King », tant pour ses exploits que pour ses frasques, occupe le hors champ footballistique comme aucun grand nom du sport avant lui. Acteur de théâtre et de cinéma -pour Alain Corneau et Ken Loach notamment- il a fait de la peinture, de la poésie, de la photographie non des hobbies pour ancien champion mais en prolongement d’une œuvre globale, comme extension d’une nécessité absolue de s’exprimer qui le dévore depuis l’enfance et dont le stade n’aura finalement été que la scène inaugurale. Ne manquait à cette quête impérieuse que la musique. Une lacune qu’il comble aujourd’hui avec ses deux premières chansons, The Friends We Lost et Tu Me Diras, dont il a écrit les textes, en français, en anglais, et composé les musiques. Elles seront suivies cet automne de deux autres et d’une série de concerts, puis d’un album live.
« J’ai toujours pensé que chanter sur une scène devant un public devait être la chose la plus intense à vivre, qui pourrait procurer une adrénaline proche de celle créée par le sport. Il y aura des imperfections dans ce que je vais proposer. Mais j’aime ces accidents qui font naître de grands moments. (…) Moi, ce sont les albums live que je préfère, car certains artistes savent transcender leurs morceaux sur scène. On sent une énergie particulière, le partage avec les gens. Je chante pour ça, pour vivre ces moments d’extase. »
1, place Charles Dullin 75018 Paris