Qui d’autre que lui pouvait se lancer dans une telle équipée par-delà les époques ? Noël Akchoté transpose pour cinq guitares électriques l’œuvre somptueuse d’une figure sulfureuse de la musique ancienne.
Noël Akchoté avait illuminé le 25e anniversaire de Banlieues Bleues avec son plantureux cabaret Toi-Même. Celui qui est capable d’approprier à la fois le répertoire du free Sonny Sharrock comme celui de la pop Kylie Minogue revient pour souffler les trente bougies du festival avec un projet à son image : audacieux et passionné. Le concept ? Interpréter le fascinant livre V des madrigaux de l’iconoclaste compositeur italien du XVIe siècle Carlo Gesualdo, surnommé le « Prince assassin » pour avoir perpétré le meurtre son épouse et de son amant. Ces célèbres pièces sensuelles et mélancoliques pour cinq voix, le guitariste français les transpose pour un quintette de six-cordes électriques au casting exceptionnel, dans une version « nue et crue jusqu’à l’os ». Plus qu’une belle infidèle ou un hommage enflammé, un ébouriffant retour vers le futur.
Avec Noël Akchoté (guitare électrique - alto), Raphaël Roginski (guitare électrique - basse), Adam Levy (guitare électrique - soprano 1), David Grubbs (guitare électrique - tenor) et Doug Wamble (guitare electrique - soprano 2).
« Si Chopin était né à Rio, il sonnerait comme Egberto Gismonti » affirme Richie Beirach. Aussi rares qu’intenses, les solos du maestro brésilien prennent la forme d’un tour de force de magie transgénique.
Egberto Gismonti a en réalité deux dates de naissance. Une biologique en 1947, dans la banlieue de Rio. Une autre symbolique au début des années 70 à Paris quand Nadia Boulanger lui conseilla de puiser dans ses racines brésiliennes. Toute l’œuvre, gigantesque, de ce multi-instrumentiste iconoclaste est marquée du sceau de ce leitmotiv fondateur. Pétri de métissages, ce complice Charlie Haden ou de Naná Vasconcelos s’est depuis inventé un imaginaire sonore unique, greffe spontanée de la musique classique du Vieux Continent et de toutes les musiques d’un Brésil qu’il connaît en profondeur, ayant même séjourné plusieurs fois chez les indiens Xingu d’Amazonie. Pour son récital à Banlieues Bleues, il a choisi ses deux instruments fétiches, une guitare acoustique à dix cordes de nylon et le clavier zébré d’un grand piano, pour alterner entre lyrisme minimal, virtuosité ébouriffante, folklore savant et lignes de fuite mystiques.
2/4, rue Alexandre Bachelet 93400 Saint-Ouen
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