Carte blanche à Émile Parisien

Depuis que le prodige de Marciac nous enchante avec la sonorité organique de son sax soprane, nous imaginons de nombreux possibles. La résidence sur deux années d’Émile Parisien au Théâtre de la Cité internationale a justement pour but de permettre l’exploration de nouveaux rivages. Car le jazz ne cesse de se régénérer. Émile veut prolonger, dans cette carte blanche franco-américaine, le sillon qu’il a commencé à creuser. Exemple emblématique : il a croisé le chemin de Theo Croker, un jeune trompettiste new-yorkais qui descendait le sentier du funk et du hip-hop avec le groove pour étendard. Le duo resplendit au cœur de Louise, l’album sextet sorti en 2022. Cette fois, débarquement mystère, mais attendons-nous à des mutations d’envergure. Les électrodes des deux rives de l’océan vont s’allumer. Orientation électro assumée et jeu à l’amplitude céleste. Il n’y aura plus qu’à lâcher prise.

Prodige du saxophone soprano, Émile Parisien a déjà reçu trois victoires du jazz, dont le meilleur album de l’année 2017 avec Sfumato. Adossé à son lumineux Quartet (avec Julien Touéry, Ivan Gélugne et Julien Loutelier), qui vient de sortir un nouvel album, il sait aussi provoquer l’inédit, que ce soit du côté du jazz électro façon Detroit (avec Jeff Mills) ou façon Norvège (Supersilent, Jaga Jazzist), ou alors du côté de la scène beat de L.A. (Flying Lotus). Idem pour Louise (2022), son récent sextet, dont un autre cuivre, la trompette de Theo Croker, qui farfouille souvent du côté de la soul ou du hip-hop. La résidence de recherche au Théâtre de la Cité internationale comprendra des périodes de répétition sur nos scènes, et trois concerts.