Tout public à partir de 4 ans.
Le cerf se voyant dans l’eau, chorégraphie : Boyzie Cekwana (Afrique du Sud)
Contre ceux qui ont le goût difficile, chorégraphie : Lia Rodriguez (Brésil)
Rien de trop, chorégraphie : Danièle Desnoyers (Canada)
Cette saison encore, sont explorées des terres inconnues qui semblent ignorer les lois de la pesanteur, et plus encore celles de la raison. Dans ce cadre, la « Petite Fabrique » présente la troisième édition de ses Fables à La Fontaine, qui, pour rester dans la ligne, sont confiées à des chorégraphes venus d’Afrique du Sud : Boyzie Cekwana, du Brésil : Lia Rodriguez, du Québec : Danièle Desnoyers. Trois personnalités qui ont en commun de porter sur le monde et sur leur pays respectif un regard attentif, sans indulgence.
Cette troisième édition obéit aux mêmes règles que les précédentes : sur des musiques originales, se succèdent trois spectacles destinés aux enfants à partir de quatre ans, accompagnés de parents, grands-parents, arrière grands-parents.
Chaque partie dure une vingtaine de minutes, de sorte que personne n’a le temps de se lasser. Toutes sont différentes, chacune se distingue de l’autre : ludique, fantastique, poétique, romantique, féerique, baroque, burlesque, sophistiquée… Les formes ne manquent pas, jouant sur le clin d’œil, le raffinement, l’émerveillement devant ces belles histoires qui se vivent et se dansent, que l’on croyait connaître et que l’on découvre.
Histoires inventées - ou réinventées - par Jean de La Fontaine, et devenues universelles. Une comédie humaine aux dimensions planétaires, transplantée dans un univers animal, ou enfantin dans le sens où s’y reflètent crûment et clairement les ambitions, les naïvetés, les rêves, le rêve de liberté, les relations de pouvoir, la violence, la générosité parfois…
En fait, venant de pays qui ne connaissent pas les mêmes cigales, les mêmes agneaux ou rats des villes que nous, les chorégraphes ont choisi des fables dont les personnages n’entrent pas forcément dans le bestiaire habituel. Alors, nous qui croyons tout savoir de notre fabuleux fabuliste, voilà que nous allons de surprise en surprise, d’enchantement en ébahissement.
Les éléments de la création, plantes, animaux et hommes, alors qu’ils pourraient vivre en équilibre les uns avec les autres, usent excessivement de leurs forces et se détruisent mutuellement. Je ne vois point de créature se comporter modérément. La Fontaine
« Mon pays devient peu à peu un paysage de carton-pâte. Derrière la forêt, il n’y aura bientôt plus d’arbres. Rien de trop est à mes yeux la fable la plus « écologique » de l’auteur. J’aborde la création de cette fable par le biais d’un travail portant sur un espace qui se referme de plus en plus sur le corps de l’interprète ; où la vélocité du mouvement se fait de plus en plus complexe et d’où surgit la présence du monde animalier de La Fontaine.
Deux interprètes se partagent les rôles. Évocateurs, leurs corps puisent leurs ressources dans l’excès, traduisant à la fois l’euphorie qu’entraîne ce comportement et la désillusion qui s’ensuit.
Rien de trop comporte aussi des notions de plaisir. Ce plaisir fait cependant place au désenchantement d’une petite société qui se cherche. Une société où la bêtise côtoie la sagesse. » Danièle Desnoyers
Canada / Carré des Lombres
Durée : 20 minutes
Chorégraphie : Danièle Desnoyers
Interprètes : Elise Ladoué, Thibaud Le Maguer
Lumières : Rémi Nicolas
Création sonore : Nancy Tobin
Musique : Urmas Sisask
Costumes : Denis Lavoie
La Fontaine se défend des attaques portées contre ses fables, et démontre la bêtise des censeurs, et la liberté du créateur face aux conventions de son époque.
« En travaillant sur cette fable, nous nous sommes rapprochés de l’artiste Jean de La Fontaine, de ses inquiétudes, de ses pensées et de ses choix. Les questions qu’il soulève m’ont permis de rencontrer des points communs entre la France des Louis, décrite et critiquée par la plume affûtée de La Fontaine, et les regards que nous portons et que l’on porte sur nous dans le Brésil d’aujourd’hui. Qui sont les forts et qui sont les faibles dans ces deux mondes ? Perdre ou gagner ne serait qu’une perspective du regard ? Pouvons-nous imaginer, comme dans Le chêne et le roseau, que les rapports de force prennent des chemins inattendus et que des possibilités différentes puissent se présenter ? Laisser le monde ouvert, sans positions arrêtées, prédéterminées et immuables. » Lia Rodrigues
Brésil / Lia Rodrigues Companhia de Dança
Durée : 20 minutes
Direction, création : Lia Rodrigues
Dramaturgie : Silvia Soter
Interprètes : Sylvie Pabiot, Marianne Simon
Lumières : Franck Niedda
Costumes : Francine Barros
Réalisation costumes : Clotilde Barros Pontes
Musique : Zebda « Les Motivés » (CD Chants de Lutte)
Collaboration artistique : Lia Rodrigues Companhia de Danças (Micheline Torres, Marcele Sampaio, Amalia Lima, Jamil Cardoso, Sandro Amaral, Celina Portella, Francine Barros, Allyson Amaral)
Un cerf admire ses bois dans l’eau, mais il méprise ses jambes. Poursuivi par un prédateur, ses bois l’empêchent de fuir, et il comprend que ces jambes qu’il dédaignait lui sont plus utiles.
« Je tenterai dans cette pièce le tissage avec un conte qui parle des plaines africaines. J’ai choisi de transposer le cerf en gazelle parce que ce sont les traits de cette dernière qui résonnent plus pour moi. Dans la nature sauvage, le guépard est mon animal préféré. Je suis fasciné par ce félin élégant et gracieux et j’ai été témoin de sa relation périlleuse avec la gazelle de Thompson.
Le défi est, bien sûr, d’évoquer la tension et la couleur d’un vaste paysage avec deux corps dansants. J’espère révéler, à travers le pari dangereux d’un seul animal, l’esprit de survie qui accompagne tous ceux qui marchent sur les étendues africaines. » Boyzie Cekwana
The Floating Outfit Project (Afrique du Sud)
Durée : 20 mn
Chorégraphie : Boyzie Cekwana
Interprètes : Vinciane Gombrowicz, Téo Fdida
Lumières : Eric Wurtz
Musique : Madala Kunene
Masques : Andrew Verster
Costumes : Shawn Majola et Nosipho Diko (Nguni Shades)
63, rue Victor Hugo 93100 Montreuil