« Vous ne savez pas ce que c’est que l’amour. » Une phrase scandée par les deux personnages écorchés de cette histoire. Parce que l’expérience de l’amour a traversé leurs vies, comme un questionnement permanent, une quête de vérité, dans un fracas douloureux et monstrueux, ils imaginent en connaître le sens véritable. Marianne et Mel sont deux figures presque héroïques, transformant les petites choses de la vie en un acte de triomphe absolu, chimistes géniaux et incompris de la douleur amoureuse, de la déception, de la cruauté, de la rancoeur, réunis dans un élan de tendresse totale et d’amour intransigeant vers leur enfant et son grand chien, intrus insupportable et adoré dans ce trio familial, centre feu de leur histoire, centre feu de leur fracture la plus profonde, du précipice dans lequel ils vont se jeter.
Mel et Marianne s’aiment. Il est médecin, elle enseigne la littérature. Un soir d’hiver, il y a quatre ans, tout a basculé dans leur vie. Bêtement. Chacun a essayé de se sauver du naufrage tant bien que mal, s’accrochant aux souvenirs et aux espoirs. Mais l’édifice est trop fragile. Ce soir, il s’effondre, et le vide les emporte, les engloutit. Deux funambules en déséquilibre sur leur fil, un immense précipice au dessous.
« Nous échangerons cette vie contre une autre. Ça va aller. Mon coeur »
On part d’un travail et on arrive à un autre travail. D’une histoire naît une autre histoire.
Ayant la manie de créer des spectacles écrits à partir de grands romans de la littérature, amoureuse du dix-neuvième siècle et de ses grands auteurs, amoureuse tout autant de la littérature contemporaine américaine -car j’y retrouve ce goût précieux du sentiment intime - j’avais commencé il y a quelques années un travail d’adaptation de plusieurs nouvelles de Raymond Carver, de poésies anglo-saxonnes. Je me suis éloignée de mon propre chemin ; et j’ai écrit, guidée, cette histoire de Marianne, de Mel, de leur petite Dorothée et de son grand chien d’amour.
Comme un voyage dans l’imaginaire, très simplement, avec une insolence adolescente, dans une quête du vertige et de l’inconnu, nous avons cherché ensemble comment raconter cette histoire-là. Des sensations nous traversent. Des lectures nous donnent le goût et la note. Des films nous hypnotisent et nous transportent. Des tableaux nous aspirent dans un autre espace de lumières, particulièrement ces espaces vides et mystérieux d’Edward Hopper.
Le spectacle est né de ces voyages-là, de cette expérience d’un autre théâtre, d’un théâtre où le spectateur deviendrait actif, son écoute soumise aux mouvements de la lumière, au mouvement de l’acteur, à l’architecture revisitée du lieu. Ainsi une recherche et un travail très précis de la mise en scène et de la mise en lumières portent le texte et l’histoire, comme une expérience de vie, une expérience d’émotions, où la frontière entre l’intime du cinéma, de l’image, de la peinture et du théâtre, devient floue et audacieuse. Et le voyage en vaut la peine.
« Avec un jeu exemplaire dans le registre de l'hyperréalisme minimaliste et du tourment intérieur qui ne parvient ni au dire ni à la résilience, Véronique Boutonnet et David le Roch réussissent une performance exceptionnelle… » Martine Piazzon, Froggy’s Delight
« Les deux comédiens jouent cette partition difficile avec précision et sans excès superflu. » Simone Alexandre, theatrauteurs.com
Malgré le sujet connu, c'est un spectacle touchant!
Pour 1 Notes
Malgré le sujet connu, c'est un spectacle touchant!
26-28, rue de Meaux 75019 Paris