Quel fil invisible relie le comédien Christophe Dellocque à Sylvie Joly, cette virtuose du rire à l’humour noir et sans concession, qu’il n’a jamais rencontrée mais dont l’incroyable choucroute blonde et la bouche soulignée d’un rouge très rouge l'ont marqué pour toujours ?
Sans caricature ni travestissement, il nous dévoile son parcours sur les traces de cette grande dame du music-hall, pionnière du one-woman show. Il s’approprie son répertoire, en joue tous les personnages devenus cultes - bourgeoises arrogantes et névrosées, gourdes écervelées, bobos frustrés, artistes incompris - et signe lui-même d'autres textes à la manière de Sylvie Joly qui témoignent de cette complicité inaltérable qui l’accompagne depuis l’enfance. Voilà qui boucle jolyment la boucle !
« Christophe Dellocque fait ressortir l'âpre drôlerie de ces créatures, ici réinventées mais décidément toujours actuelles. » AA, Le Canard enchaîné 12 juillet 2017
« On rit beaucoup de l'interprétation très expressive du comédien. » La Provence
Il y a des figures qui vous accompagnent toute une vie. Sylvie Joly est une des miennes. Je l’ai vue pour la première fois à la télévision quand j’avais onze ans. Son visage, ses mimiques, son aptitude à définir un personnage par sa voix et son accent m’ont toujours fasciné. J’ai écouté ses 33 tours, mis en scène certains de ses sketches à la MJC de Cavaillon, je l’ai vue sur scène. Tout cela sans que nous ne nous rencontrions jamais.
Et puis, en rentrant de 5 ans de vie au Cambodge, le projet que j’avais imaginé là-bas autour de son répertoire est devenu spectacle. J’avais aussi envie d’interroger la façon dont un homme pouvait jouer des personnages féminins sans aucun artifice de maquillage ou de costume : l’occasion était belle.
Après le décès de Sylvie, son mari m’a contacté ; j’ai rencontré ses auteurs et Fanny, sa sœur, auteur de nombreux sketches m’a proposé d’écrire avec moi. Le projet a continué à grandir et aujourd’hui, je croise Sylvie Joly tous les soirs sur scène. « Même si on ne s’est jamais parlé, on a fini par se rencontrer... »
Depuis tout petit, Christophe Dellocque adorait ma sœur adorée, sans l’avoir jamais rencontrée. Le 3 septembre 2015, il lui écrivait pour lui demander l’autorisation d’interpréter certains de ses sketches. Le 4, Parkinson-Le-Cruel emportait notre Sylvie. 6 mois plus tard, j’ai rencontré cet acteur. Par-dessus l’absence : une présence. Au-delà des larmes, l’arme du rire !
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