Ce moment, ce moment où l’on ne se détermine que dans les yeux de la personne dite « aimée ». Chrysalide raconte ce moment de torsion, d’aliénation de soi au nom de l’autre, par amour. Par amour de qui ? Ce moment où l’on bascule dans la solitude alors que l’on est deux ; ce moment où l’on commence à construire des murs autour de soi dans l’espoir de bâtir un pont...
Trois femmes aux trajectoires différentes vivent ce basculement chacune à sa manière, et finissent par trouver leur porte. Nina, Charlotte et Joanne ne se rencontrent jamais. La mise en parallèle de leurs histoires fait écho, dialogue, réponse dans l’esprit des spectateurs. Dans cet entrelacement de monologues, la solitude des comédiennes se confond avec celle des personnages dans leur couple. L’univers, délicat, fragile, presque enfantin – une tristesse douce-amère, sur un lit de chansons de Barbara – est ponctué d’instants de sensualité brute, presque animale.
78, rue du Charolais 75012 Paris