Trois danseurs. Cinq lutteurs. Quatre musiciens et chanteurs, tous dans un même espace, celui de l’arène.
La lutte est virilité, muscles et sueur. Au Sénégal, la lutte est plus qu’un simple combat, elle est aussi symbole de réussite, phénomène social et enjeu financier. Hors du huis clos sportif, hors-champ, elle est métaphore de la lutte quotidienne pour la vie, pour la survie.
Pionnier de la danse contemporaine en Afrique, le chorégraphe burkinabè Salia Sanou s’est saisi de ce sport éminemment populaire, de cet art de la force et de la puissance, pour l’amener à celui de la danse. Il en utilise les modes et les codes, les rites et la tension. Il montre le jeu, le regard, l’intimidation, la parade. Il en restitue la part d’ombre et de lumière, lorsque la force se fait plurielle et que les esprits et les sortilèges se joignent à la fête.
L’arène devient la scène, un espace de liberté du corps, de l’expression, de la sensualité. Elle est danse, élégance et musique avec la complicité du chanteur et compositeur camerounais Emmanuel Djob.
« C’est un spectacle puissant mais où se glissent des fragilités, des refus (...). Derrière les champions, se cachent de jeunes Africains dont la lutte avec frappe ou la danse ne sont pas seulement des métiers mais une manière de combattre au jour le jour, la lutte au quotidien avec ses techniques, celle qui réunit tous ceux que certains voudraient voir réduits au silence mais qui clament leur liberté de penser. Nul doute, ils font le poids. » Marie-Christine Vernay, Libération, 16 ocotbre 2014
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