« Au printemps 2008, je reçois un coup de téléphone. « Bonjour, c'est Michel Leeb ». Je pense que c'est mon meilleur ami. Je pense mal. C'est Michel Leeb. Il veut me rencontrer pour me parler d’un projet. Lors de cette rencontre, il me dit avoir lu une de mes pièces, La Coulée douce et pense avoir trouvé en mon écriture la plume qu’il faut pour mener à bien son idée de pièce : « Deux hommes se retrouvent après une fâcherie et l’un des deux est en locked-in symdrom ». Il ajoute « Faudrait que ce soit drôle ».
J’écris dans la foulée une première scène qu’il aime beaucoup, puis, une semaine plus tard, je lui livre 90 pages, soit une pièce de six heures… Nous lisons, je fais des coupes et des coupes. Après des années à se battre pour faire exister ce projet – qui a essuyé de nombreux refus, nombre de comédiens et de théâtres ont été frileux -, l’arrivée de Jean-Luc Tardieu comme metteur en scène est décisive. C'est lui qui vient chercher Francis Perrin pour le rôle principal et le spectacle prend enfin toute son ampleur et sa cohérence en entrant dans les murs bienveillants du théâtre La Bruyère ». Lilian Lloyd
« Comme un arbre penché est une pièce sur l’amitié, au sens le plus noble du terme. Il y est aussi question de Rédemption, de Pardon.
J’ai écrit le texte en quelques jours, en grande urgence parce que j’avais le désir de dire à mes plus proches amis tout l’amour que je leur portais que, malgré les coups de gueule, les coups du sort, nous saurions nous reconnaître, même dans d’obscures circonstances. Je voulais que cela vienne vite, presque de peur de mourir avant de l’avoir finie… Bien que cela se passe dans un hôpital, il fallait de la joie, des rebondissements, des événements inattendus, d’où toute l’histoire avec Claire, la femme que Louis et Philippe ont tous deux aimée. Mathilde, l’aide-soignante me permettait aussi d’apporter plus de légèreté à l’ensemble et un dialogue plus « vivant ».
Enfin, la notion de l’arbre m’est essentielle. Là avant nous, là après, entouré lui aussi de ses congénères avec qui il doit faire sa vie, avec qui il doit composer, tout comme nous, mais sur du plus long terme. Je repense à un ami poète qui parlait des « arbres penchés » suite à la tempête de 1999 (d’ailleurs, le texte lui est dédié) et de ces arbres à Auderville, à la pointe de la Hague qui, à flanc de colline, ont embrassé le sens du vent. Cette pièce, au départ une commande, est devenue un texte très personnel. Le voir aujourd’hui interprété par Francis, Gersende et Patrick, sous la houlette de Jean-Luc (et d’une équipe technique extraordinaire), me donne la formidable envie de voir le public se l’approprier. » Lilian Lloyd
5, rue La Bruyère 75009 Paris