" Ce qui est propre aux sociétés modernes, ce n’est pas qu’elles aient voué le sexe à rester dans l’ombre, c’est qu’elles se soient vouées à en parler toujours, en le faisant valoir comme LE secret. "
Michel Foucault
Distance, brouillage, éloignement, recouvrement, pénombre et même indistinction, ce sont les mots que l’on entend lorsque Boris Charmatz parle du spectacle qu’il prépare avec son équipe. Mots inattendus lorsqu’il s’agit d’un spectacle de danse, le spectateur étant plutôt habitué à être placé dans un rapport de visibilité. C’est que Boris Charmatz qui, depuis son premier duo avec Dimitri Chamblas dans un salon de la Villa Gillet à Lyon, nous a proposé des paris chorégraphiques où le corps était exposé, dans sa nudité parfois, se pose des questions. Le corps ne serait-il pas d’autant plus présent qu’on le laisse deviner ? Il y aura donc des corps montrés/cachés, des voix, celles des danseurs, des voix de corps donc, disant des textes de John Giorno l’homme des révoltes des années 60, des lumières et des ombres. La danse qui se fraye un passage, s’affirme, existe. Un fleuve de corps qui charrie du trouble et sollicite le spectateur.
17, boulevard Jourdan 75014 Paris