Blanca Li, atout cœur
Note d’intention
Musique pour une chorégraphie
L’ensemble vocal Sequenza 9.3, une identité originale
Regardant dans son rétroviseur, Blanca Li, fougueuse Espagnole de Grenade, peut y voir ses débuts à New York, où elle fréquenta les cours de Martha Graham, son retour en pleine période movida avec groupe rock à la clé, ou mieux ce premier opus, Nana et Lila, en 1993, qui la révèle en Europe. Blanca Li, au culot et sans aide, osa alors ce mélange de danse contemporaine et de musique arabe. Une dizaine de spectacles plus tard, la danseuse flamenco à ses heures perdues essaie le one woman show déjanté, l’hommage au cirque, Salomé, un clin d’œil au hip hop, Macadam, une ode à l’Andalousie aussi, Al Andalus. En plus d’un long métrage, Le Défi, Blanca Li revient à ses premiers émois, la danse.
Corazón Loco permet à Blanca Li de renouer aussi avec le monde du chant après ses débuts chorégraphiques à l’Opéra de Paris. « Je voudrais pour cette création que le travail sur le corps et la voix ne fasse qu’un. Réunissant danseurs et chanteurs, nous explorerons réciproquement les univers de chacun », dit la belle Li. S’inspirant du thème universel de l’amour, « source inépuisable de beauté, sensualité et fantaisie », la chorégraphe a rallié sur scène une équipe de six danseurs, huit chanteurs, l’ensemble vocal Sequenza 9.3 sous la direction de Catherine Simonpietri, et une percussionniste.
Quant à la partition originale d’Édith Canat de Chizy, compositrice en vue, Blanca Li la voit comme « un chant choral d’amour, riche de poésie et d’humour ». Et nous promet sur le plateau de l’or un peu partout : la scénographie de Pierre Attrait part de l’idée d’anamorphose avec des parois textiles qui cachent autant qu’elles découvrent. « Un décor sensuel donnant la part belle au corps. » En dire plus serait provocation : Blanca Li n’est jamais vraiment là où on l’attend. Une fois de plus, elle entraîne son public au-delà des songes et du mouvement. On ne peut rêver meilleur(e) guide.
Philippe Noisette
Musique originale et texte : Edith Canat de Chizy.
Avec les chanteurs de l’ensemble vocal Sequenza 9.3 dirigé par Catherine Simonpietri : Claudine Margely, Virginie Lefebvre, Thi Lien Truong, Donatienne Milpied, Philippe Froeliger, Etienne Vandier, Christophe Sam, Christophe Grapperon et la percussionniste Béatrice Répécaud.
Ces dernières années, plusieurs projets m'ont plongée dans le monde fascinant de l'opéra. Peu à peu a germé l'envie de retravailler avec des chanteurs, d'approfondir les rapports entre la voix et le mouvement, et d'en faire un spectacle. Ma rencontre avec le groupe vocal Sequenza 9.3 en a fait surgir l’occasion. Pour cette nouvelle création, je voudrais que le travail sur la voix et le corps ne fasse qu'un. Réunissant danseurs et chanteurs, nous explorerons réciproquement les univers de chacun. Après plusieurs mois de répétition, la frontière entre les deux disciplines s'estompera et, une fois sur scène, le spectateur pourra suivre un groupe uni tout en oubliant la spécificité de chaque interprète.
Ce spectacle prend comme source d’inspiration l'amour, thème universel et source inépuisable de beauté, de sensualité et de fantaisie. Edith Canat de Chizy s’est proposée pour réaliser la création musicale sur ce thème.
Nous avons développé la trame musicale du spectacle à partir de sessions d'improvisation avec les chanteurs et les danseurs mais aussi en nous appuyant sur des textes évoquant l'amour d'horizons différents. Edith et moi avons écrit une partition musicale et chorégraphique pour huit voix (hommes et femmes), une percussionniste et six danseurs. Jacques Châtelet, avec qui je travaille depuis Shéhérazade à l'Opéra de Paris, sera à la lumière. Laurent Mercier, compagnon de route depuis mon arrivée à Paris sera aux costumes, Charles Carcopino, toujours inventif et complémentaire, à la création vidéo. Et le décorateur, Pierre Attrait collaborera avec moi pour la deuxième fois.
De cette rencontre entre ces deux univers, je veux faire naître un chant choral d'amour, riche de poésie et d'humour.
Blanca Li, Chorégraphe
J’attendais depuis longtemps l’occasion d’écrire une musique pour la danse. La chorégraphe Blanca Li et l’ensemble vocal Sequenza 9.3 dirigé par Catherine Simonpietri m’en donnent aujourd’hui l’occasion à travers ce passionnant projet sur le thème de l’amour.
Ce spectacle comportant six danseurs, huit voix mixtes et un percussionniste jouant essentiellement des peaux, met en évidence plusieurs paramètres qui sont à la base de la musique : la voix, la percussion et la danse, le rapport de la voix et du corps, celui de la voix et de la percussion, le rapport du rythme de la percussion avec la danse, avec parfois une inversion des rôles : les danseurs chantent, les chanteurs dansent.
Cette interpénétration du corps et de la voix a résulté d’une étroite collaboration entre Blanca et moi durant des séances d’improvisation où j’ai tenté d’interpréter le langage des corps pour le restituer dans une musique conjuguant rythmes et jeux vocaux, jouant avec la phonétique des mots issus de plusieurs langues: anglais, français, espagnol, russe, italien, etc., le texte emprunté à plusieurs sources laissant ainsi toute la place à la musique et à la danse.
Edith Canat de Chizy, Compositeur
Vivre et accompagner l’aventure artistique contemporaine dans sa diversité, tel est l’engagement de cet ensemble vocal encore jeune mais déjà reconnu pour la virtuosité de ses performances, son sens de l’exigence et son goût du risque.
Les chanteurs qui le composent - dans une géométrie variable - sont des solistes professionnels. Si leur parcours artistique croise la scène lyrique, la musique baroque ou contemporaine, le théâtre et la danse, tous ont choisi de servir et de partager avec passion un large panorama de l’art vocal polyphonique d’aujourd’hui. La qualité vocale et la dimension artistique de chacun d’entre eux, le travail de précision qu’ils mènent sous la baguette exigeante et généreuse de Catherine Simonpietri, leur engagement fidèle au sein de Sequenza 9.3 ont contribué à donner aux interprétations de cet ensemble le relief, la finesse qui ont séduit de nombreux compositeurs tels que Edith Canat de Chizy, Thierry Escaich, Philippe Fénelon, Fred Frith, György Kurtag, …
L’ensemble a ressuscité et enregistré l’intégrale de la musique vocale de Jehan Alain, avec Marie-Claire Alain aux grandes orgues, et ce disque (Label Sisyphe) a obtenu un « Choc » du Monde de la musique, un « 9 » de Répertoire, et un « Diapason d’or » (élu Diapason d’or de l’année 2005 dans la catégorie « projet artistique »). En février 2006, un disque autour de l’œuvre vocale de Thierry Escaich édité chez Universal (Accord) a été largement salué par la presse : 10 de Répertoire - **** Le Monde de la Musique - 4 Diapasons - Prix de l’Académie du disque lyrique. Le printemps 2007 fera naître le prochain CD consacré à l’école Jeune France (Alpha).
3, place du 11 Novembre 92240 Malakoff
Voiture : Périphérique, sortie Porte de Vanves ou Porte Brancion puis direction Malakoff Centre-ville.