New York, 1971. En pleine rue, Cavale, armée d’un colt 45, kidnappe Slim, un père de famille. Enfermés dans une chambre d’hôtel, elle tente de faire de lui une star du Rock afin d’offrir un sauveur à toute une génération perdue. « Un Jésus rock’n’roll avec une gueule de cowboy ». Mais le captif tombe amoureux de son ravisseur...
Cavale et Slim se bagarrent dans une langue pure et poétique dont les mots proviennent d’un passé plein d’idéaux où tout semblait possible, où l’art et le rock en particulier étaient encore un geste de rébellion et où l’on pouvait réinventer sa vie. Cowboy Mouth est en effet le fragment d’une Amérique sans ancrage, ne croyant plus ni en Dieu, ni en la justice mais elle est aussi le reflet d’une histoire plus intime : celle de ses auteurs, Sam Shepard et Patti Smith. A l’époque pour Smith, Shepard a quitté femme et enfant. C’est dans la chambre du célèbre « Chelsea Hotel » à Manhattan où ils ont ensemble élu domicile, que la pièce va voir le jour. En deux nuits blanches, ils vont écrire leur histoire sur les touches d’une vieille machine à écrire. Cette chambre du « Chelsea Hotel » est le décor unique de cette pièce… Pour une raison évidente, elle est l’écrin de leur histoire.
Lorsque j’ai lu « Cowboy Mouth » il y a de cela cinq ans, j’ai eu le sentiment que notre époque et notre société étaient l’écho de cette jeune génération américaine en quête de changements, de repères et d’identité. Pour toutes ces raisons, monter cette pièce me donnait le sentiment réconfortant de l’évidence.
Marie Barraud
Dans Cowboy Mouth, les sentiments, les émotions et les humeurs doivent être livrés bruts. Le public doit éprouver de façon primaire et primitive l’histoire de Cavale et Slim. C’est ainsi que la pièce a été écrite. C’est ainsi que sont les personnages. C’est ainsi qu’est leur amour. Et c’est là qu’est la sève rock n’roll qui coule du texte.
Il faut que le spectateur croie profondément à ce qu’il expérimente pendant toute la pièce et ressente sa brutalité et sa fragilité tout entière. Mais il doit croire aussi, comme les personnages, que le rêve et l’amour sont possibles.
Nicolas Tarrin
« Cowboy Mouth est une pièce onirique. Cavale et Slim sont deux enfants qui jouent. Qui jouent à s’aimer, qui jouent à se faire mal. Dans un perpétuel va-et-vient entre attirance et répulsion, ils se cherchent, tentant pathétiquement de se construire un avenir qu’ils savent illusoire (...). La passion est omniprésente, mais vraisemblablement attisée par les drogues, elle peut aussi bien engendrer la plus grande tendresse que générer la violence la plus fulgurante. (...) Marie Barraud (...) est complètement habitée par le personnage de Cavale. (...) Pour sa première expérience théâtrale, [Cali] est tout simplement bluffant. » Gilbert Jouin, Critikator, 21 janvier 2014
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