Opéra chanté en allemand, surtitré en français.
Ne touchez pas le pactole, écoutez-le !
Elles passent souvent vite, les fortunes du monde. Prenons Reinhard Keiser, l’un des compositeurs allemands les plus célébrés de la période baroque. Élève des mêmes maîtres que Bach, contemporain de Telemann, il enchantera les publics de son époque… avant de tomber dans un bien injuste oubli. Prenons ensuite le plus célèbre des rois fortunés, l’infortuné Crésus, que cet opéra nous montre « hautain, déchu et sublime » : il eut bien tort de penser que tout l’or du monde pouvait suffire à son bonheur.
De l’éclat d’un fleuve pailleté d’or aux remous d’un Orient troublé, c’est à la redécouverte d’un opéra mais aussi d’une légende qu’invite ce spectacle mis en scène par Benoît Bénichou sous la direction musicale de Johannes Pramsohler, un duo étincelant déjà réuni à l’Athénée autour de Didon et Énée en 2018. « Au carrefour des XVIIe et XVIIIe siècle, cet opéra débordant d’énergie et de théâtralité joint une verve vocale à l’italienne à une orchestration à l’allemande. Unissant guerriers, philosophes, traitres, amoureux, serviteurs impertinents et truculents, l’œuvre mêle le populaire au savant, où l’humour vient contrebalancer l’héroïsme et interroge sur le sens de l’activité humaine ». Reste que si la morale de l’histoire est sauve, il est une fortune qu’on ne saurait bouder : celle d’accueillir 9 chanteurs solistes, et, dans la fosse, les 22 musiciens de l’Ensemble Diderot.
Un timbre, une voix, une justesse, une présence, tout y est ! Bravo Inès !
Pour 1 Notes
Un timbre, une voix, une justesse, une présence, tout y est ! Bravo Inès !
Square de l'Opéra-Louis Jouvet, 7 rue Boudreau 75009 Paris