« Il faut savoir d’où tu viens pour savoir où tu vas… » A la tête depuis dix ans de sa compagnie La Baraka, Abou Lagraa va son chemin. Après Allegoria Stanza en 2004, il revient avec une nouvelle création. D’Eux sens joue sur les sens. Ils sont Deux sur scène, lui, le chorégraphe et elle, la danseuse Nawal Lagraa. Mais le couple n’est pas seul, il partage nos sens avec Eux, les musiciens présents sur le plateau, menés par Mounir Troudi, l’un des plus grands chanteurs soufis de sa génération. La danse et la musique mêlées, complices, indispensables l’une à l’autre sont les vecteurs d’émotions toujours plus fortes. Abou Lagraa a voulu que la musique jouée sur scène soit le catalyseur de cinq poèmes dansés, « odes à l’amour, à l’instinct et à la spiritualité ».
C’est dans l’écriture de Roumi, grand poète persan du XIIIe siècle, que la création a cherché son essence. Sa poésie a mené le chorégraphe à rechercher le sens profond de sa double culture, française et maghrébine. Dans sa danse, la dualité qu’il explore ne signifie pas duel mais duo. Il s’agit pour lui de concilier ces deux cultures aux traditions différentes. Avec Nawal Lagraa, Abou Lagraa s’est penché sur l’arabe littéraire pour que leurs corps le mettent en mouvement.
Une envoûtante calligraphie se dessine, insufflée par le chant soufi « dans son aspiration à élever l’esprit et l’âme à leur expression la plus pure ». Ce dialogue entre la musique et la poésie des corps ouvre « un regard lumineux et honnête sur la beauté de la double origine ».
Par la compagnie La Baraka–Abou Lagraa.
Musique Mounir Troudi et ses musiciens.
Place Jacques Brel 78505 Sartrouville